Choisir sa complémentaire santé d’entreprise est loin d’être une partie de plaisir quand on est chef d’entreprise. Impossible d’y échapper malheureusement car c’est une obligation légale depuis le 1er janvier 2016. L’entrepreneur doit donc prendre son courage à deux mains et pénétrer dans la jungle des offres disponibles pour son entreprise et proposées par une multitude d’organismes assureurs.
Le chef d’entreprise n’a généralement pas, ou peu de temps à consacrer à cette quête de la complémentaire santé. Pour l’aider à choisir la bonne couverture, ses salariés peuvent lui apporter des éléments de réponse en lui expliquant leurs besoins. L’entrepreneur peut aussi se faire épauler par un expert-comptable qui sera en mesure de trouver une couverture santé collective conforme aux obligations légales, réglementaires et conventionnelles.
Pour comprendre les enjeux du choix de la complémentaire santé d’entreprise, voici 4 conseils qui vous aideront utilement et qui complètent notre série de matchs entre organismes assureurs (premier match ici, deuxième match ici).
Le tarif : point sensible de la complémentaire santé
Lorsqu’on demande à un chef d’entreprise quel est le premier critère de choix pour une complémentaire santé collective, il répondre généralement que c’est le tarif. Tout entrepreneur voudrait la couverture santé la moins onéreuse possible avec les meilleures garanties. Cela semble logique, mais cette équation est souvent intenable.
Le tarif ne fait pas tout car moins un contrat est cher, plus les remboursements proposés aux salariés assurés risquent d’être faibles. A l’inverse, plus la couverture santé est chère, plus les remboursements sont censés être élevés. Le chef d’entreprise qui reste focalisé sur le prix qui doit être le plus bas possible prend le risque de proposer une couverture peu généreuse à ses salariés : cela peut avoir des conséquences défavorables au dialogue au sein de l’entreprise.
L’équilibre doit être trouvé pour satisfaire l’entrepreneur et ses salariés et si le tarif est important dans le choix de la complémentaire santé, d’autres critères doivent aussi être pris en compte.
La conformité : un critère prioritaire
L’un des critères qui permettent de choisir sa complémentaire santé d’entreprise est la conformité aux obligations légales, réglementaires et conventionnelles. En effet, le chef d’entreprise ne demande qu’une chose : être couvert dans les normes en vigueur afin de ne pas être embêté par les URSSAF. Mais pour savoir si l’on est conforme, quand on est entrepreneur, n’est pas une partie de plaisir : cela nécessite de savoir de quelle convention collective on relève, et de connaître les accords conclus en santé collective… admettons que ce n’est pas donné à tout le monde.
C’est pour cela que l’expert-comptable entre en jeu et peut apporter son expertise dans la validation de la conformité, notamment aux obligations de la branche. Les organismes assureurs ont aussi le devoir de proposer aux entreprises des contrats conformes aux accords de branche, mais il ressort des contrats du marché (comme ici dans les hôtels, cafés et restaurants) que ce n’est pas toujours le cas.
La conformité est pourtant essentielle car le chef d’entreprise encourt un risque URSSAF en cas de violation de la loi. Par ailleurs, si l’accord de branche n’est pas respecté par la complémentaire santé choisie, les salariés peuvent se retourner contre leur employeur. Même si c’est un critère abstrait, la conformité de la couverture santé ne doit donc pas être négligée.
Le niveau de remboursement : un levier de négociation
Si les salariés sont consultés par leur employeur à l’occasion de la mise en place de la couverture santé, ils seront nombreux à demander des remboursements de soins généreux. Cela semble logique, mais comme nous l’avons vu précédemment, qui dit remboursements importants, dits tarifs élevés.
Un dialogue vertueux doit donc s’instaurer entre le chef d’entreprise et ses salariés pour déterminer les soins qui doivent être bien remboursés en priorité. Il s’agira généralement des lunettes, du dentiste. Mais il n’est pas impossible, selon la population de l’entreprise, que des demandes spécifiques aient lieu pour se voir rembourser de la médecine complémentaire, dite médecine douce, par exemple. La bonne négociation de la complémentaire santé d’entreprise permet à l’employeur de mieux connaître ses salariés et de répondre, autant que faire se peut, à leurs attentes.
La difficulté de ce processus est que la question du tarif doit entrer en ligne de compte. Toujours est-il que le choix de la complémentaire santé collective, en tenant compte des besoins des salariés, permet de resserrer les relations sociales dans l’entreprise et peut éventuellement servir de levier de négociation sur d’autres sujets internes.
La flexibilité de la complémentaire santé : l’avantage bonus
Le choix de la complémentaire santé par le chef d’entreprise doit être guidé par les critères vus précédemment, mais un critère bonus doit aussi entrer en ligne de compte : la flexibilité du contrat. De quoi parle-t-on ? Il s’agit de la capacité de la couverture à s’adapter à la structure familiale des salariés de l’entreprise.
En effet, une complémentaire santé qui ne s’adresse qu’au salarié et qui nécessite un complément de cotisation pour affilier son conjoint et ses enfants ne convient pas forcément à toutes les entreprises. Le fait que le contrat choisi par l’employeur permette d’affilier, moyennant une cotisation unique, le salarié et ses enfants, ou toute sa famille, est un bonus dont le chef d’entreprise ne doit pas se priver. Plus le contrat finalement souscrit correspond aux besoins des salariés, plus l’impact sur les relations sociales a de chances d’être favorable.
La flexibilité de l’offre en santé collective mise en place dans l’entreprise vient donc compléter les éléments que le chef d’entreprise doit avoir à l’esprit lorsqu’il arrête son choix final.