Cet article est issu du site du syndicat de salariés CFDT.
A 55,44%, les 46 700 salariés d’Air France ont rejeté les propositions salariales de la direction visant à sortir du conflit. La CFDT qui appelait à voter « oui » regrette ce score qui entraîne les salariés dans une nouvelle zone de turbulence.
« La CFDT est inquiète pour l’avenir des personnels au sol et les personnels navigants commerciaux », a déclaré Laurent Berger au micro de RTL le 8 mai. « La compagnie cumule maintenant crise de gouvernance, problèmes économiques liés à la performance de l’entreprise et malaise social ».
« Il n’y avait pas eu de vagues en 2017 suite aux négociations salariales », commente Béatrice Lestic, secrétaire générale du SPASAF-CFDT, majoritaire chez les personnels au sol. « Mais cette année, avec en ligne de mire des élections professionnelles, un seul syndicat de pilotes, le SNPL, a confisqué tout le dialogue social », explique-t-elle. « En réclamant 6% d’augmentation de salaire dès cette année (demande ramenée à 5,1% ensuite mais encore bien loin de ce que proposait la direction), le SNPL a entraîné dans son sillage des salariés qui ont maintenant beaucoup plus à perdre qu’eux. Rappelons que la moitié des pilotes qui ont appelé à la grève gagnent en moyenne un salaire annuel supérieur à 231 000 euros ! ». En créant la situation de blocage actuelle, ils ont engendré une spirale néfaste pour la plus grande partie des salariés qui non seulement ne bénéficieront d’aucune augmentation cette année mais voient leur intéressement 2019 torpillé. Les 14 jours de grève menée par seulement 10% des salariés d’Air France auront coûté près de 300 millions d’euros à la compagnie. Dans un contexte hyper concurrentiel, les revendications ultra catégorielles du SNPL fragilisent la compagnie.
La CFDT assume sa position, ses adhérents aussi
La CFDT n’était pas demandeuse du référendum organisé par la direction mais elle a milité pour le « oui » : « A propos du scrutin, la CFDT pense qu’il ne signifie pas uniquement un rejet de l’accord salarial proposé mais y voit « un mécontentement latent associé à un manque de projet industriel partagé avec l’ensemble des salariés ». Toutefois, l’accord salarial que la CFDT était prête à signer avait obtenu 80% d’avis favorable de la part de ses adhérents, « non grévistes et maintenant très en colère ».
Suite au scrutin du 4 mai en faveur du non, la CFDT ne signera pas l’accord mais reste mobilisée pour reconstruire un dialogue social bien mal en point.