C’est officiel : les administrateurs d’OPCO ont enfin un statut juridique

Depuis la création, en 2018, des opérateurs de compétences (OPCO), venus remplacer les opérateurs paritaires collecteurs agréés (OPCA) dans le rôle d’institutions paritaires de référence de la conduite des politiques conventionnelles de formation professionnelle, les administrateurs de ces nouveaux opérateurs n’avaient pas de statut juridique clair : l’Etat a finalement mis fin à cette anormalité.

C’est la FEC-FO, la fédération FO des employés et cadres, qui se fait l’écho de cette curieuse affaire.

Après le remplacement des OPCA par des OPCO, en application de la loi “pour la liberté de choisir son avenir professionnel” du 5 septembre 2018, les administrateurs des nouveaux OPCO se sont retrouvés sans statut juridique clair, aucun arrêté n’ayant été pris par les autorités compétentes afin de remplacer celui qui régissait le statut des administrateurs des ex-OPCA. De ce fait, les représentants salariaux qui s’absentait de leur entreprise pour participer à une réunion d’OPCO encourraient un risque juridique. Faible, certes, mais pourtant bel et bien réel.

Partant de là, des voix s’étaient rapidement élevées pour demander une régularisation de la situation. En particulier, la FEC-FO avait proposé à la tutelle étatique un projet d’arrêté d’avenant actant le remplacement des administrateurs d’OPCA par les administrateurs d’OPCO. Sans réponse à sa proposition, l’organisation avait fini par engager au début de l’année 2021 une action en justice au tribunal administratif.

Il a finalement fallu attendre le mois de juin 2021 – soit près de trois ans après l’adoption de la loi sur la formation professionnelle en question ! – pour que l’affaire fût réglée. “Par un arrêté du 15 juin 2021, paru au Journal officiel du 18 juin 2021, l’appel de FO a (enfin) été entendu” se félicite la FEC-FO. Le statut juridique des administrateurs d’OPCO est désormais clarifié et ils ne prennent donc plus de risques à participer à des réunions de ces organismes.

On s’interrogera, certes, sur les raisons du retard étatique à l’allumage. On s’interrogera d’ailleurs d’autant plus à ce sujet qu’à l’évidence, l’Etat a suivi de très près le lancement des OPCO. “Obnubilé par l’entrée en force des commissaires du gouvernement et des contrôleurs généraux économiques et financiers dans les OPCO, l’Etat ne pense pas aux administrateurs qui s’investissent chaque jour dans ces OPCO. En 2019 et 2020, ce ne sont pas moins de 65 arrêtés que l’Etat avait publié au Journal officiel afin de placer ses représentants” rappelle en effet FO.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

Le seuil minimal de garantie en responsabilité civile des courtiers est adapté au droit européen

Un arrêté publié le 1er novembre 2024 au Journal officiel acte l'adaptation du droit français à la Directive sur la distribution d'assurances (DDA) modifié par un règlement délégué de la Commission européenne. Cette adaptation relève le seuil minimal de couverture en responsabilité civile professionnelle de tous les intermédiaires d'assurance, de réassurance et d'assurance à titre accessoire. Cette couverture minimale passe ainsi à 1 564 610 € (contre 1 500 000...

Les laboratoires d’analyses menacent de fermetures en fin d’année

Dans le cadre du bras de fer que les laboratoires d'analyses médicales ont engagé avec l'Etat au sujet des moyens alloués au secteur, leur intersyndicale patronale a fait savoir en début de semaine que le secteur n'était pas en mesure de garantir la continuité de ses services pour la fin de l'année. Déplorant le fait que "l’enveloppe de financement annuelle, dédiée à la biologie médicale par l’Assurance maladie, est désormais insuffisante pour couvrir les besoins...