Au rang des institutions coûteuses et inutiles, le CESE dispute le podium. C’est probablement cette inutilité qui suscite tant de vocations pour la présidence, qui se décide aujourd’hui. Trois candidats sont en lice. Le sortant, Jean-Paul Delevoye, est donné battu d’avance. D’ailleurs François Hollande lui a remis une médaille fin octobre, qui en dit long sur l’enterrement de première classe auquel il est promis. Il est notamment reproché à l’intéressé d’avoir mené des réformes brutales et maladroites qui ont marqué négativement les esprits, comme la suppression de l’arbre de Noël au profit du personnel. Ces petits détails-là comptent au moment des réélections. Patrick Bernasconi, qui vient de démissionner de la vice-présidence du MEDEF, après avoir abandonné la présidence de la Fédération Nationale des Travaux Publics, devrait lui ravir la présidence avec le soutien de la CFDT. Bernasconi a monté un projet fondé sur le dialogue pour empaqueter sa candidature. Les deux hommes livreront toutefois un intéressant duel où les réseaux, en particulier maçonniques, joueront des coudes.
Le troisième candidat est l’improbable Gérard Aschieri, issu de l’obsolète FSU, le syndicat enseignant prêt à tous les délires préhistoriques. Il recevra le soutien de la CGT et de Solidaires, mais se désistera probablement au second tour.
Dans la pratique, aucune candidature ne devrait redonner une quelconque utilité à ce corps constitué dont le bon sens voudrait qu’il soit fusionné avec le Sénat dans une nouvelle Constitution.