Pour le gouvernement, la passe est mauvaise, mais, peut-être aveuglé par des indicateurs économiques trompeurs, le Premier Ministre se laisse-t-il aller à un raidissement qui pourrait lui jouer un tour.
Prise de risque dans l’éducation
Depuis plusieurs semaines, la grogne monte contre la réforme des collèges présentée presque au détour d’une rue par Najt Vallaud-Belkacem. Personne, au gouvernement, ne semble avoir anticipé les proportions des polémiques qui pouvaient surgir à cette occasion.
L’échec relatif de la manifestation des enseignants ce mardi constitue une victoire tactique pour Manuel Valls. Mais le passage en force des décrets pourrait relancer une mobilisation dont on ne sait jamais vraiment, s’agissant de l’éducation, où elle peut se terminer. La situation sera à suivre avec attention.
L’AP-HP se met en branle
Plus discrètement, le front ouvert par Martin Hirsch à l’AP-HP sur les 35 heures prend aussi mauvaise tournure. Une intersyndicale a appelé à la grève contre cette “remise en cause des acquis sociaux”, refrain bien connu qui là encore peut donner lieu à des dérapages incontrôlés. Fine mouche, Marisol Touraine s’est empressée de se désolidariser du directeur général de l’AP-HP.
« Évidemment très attentive à ce qui se passe » à l’AP-HP, la ministre de la Santé Marisol Touraine a dit veiller à la « qualité » de la négociation entre les syndicats et la direction.
« Moderniser, ce n’est pas remettre en cause les 35 heures », auxquelles le gouvernement est « fermement attaché », a-t-elle assuré, rappelant que « chaque établissement est responsable de la manière dont il met en oeuvre ce cadre ».
Il faut dire qu’un mouvement social parmi les 75.000 salariés des hôpitaux parisiens n’est pas plus enviable qu’un mouvement social chez les enseignants.
Les prochains jours nous diront s’il s’agit d’un tournant social pour le gouvernement.