Cette publication provient du site du syndicat de salariés CGT.
Cet après-midi, le gouvernement lance des « Assises de la mobilité » dans une période où, dans tous les secteurs des transports, les voyants sont au rouge avec une augmentation des émissions de Gaz à Effet de Serre due à la progression de tous les trafics routiers au détriment du ferroviaire et du fluvial en baisse (marchandises et voyageurs).
Comme elle l’a fait dans un courrier adressé aux ministres des Transports et de la Transition Ecologique et Solidaire et dans une expression publique, la CGT veut que les sujets de fond soient abordés durant ces assises.
Elles doivent traiter de l’ensemble des transports, marchandises et voyageurs, car nous sommes à contre-courant des objectifs du Grenelle de l’Environnement mais, aussi, des orientations de la loi sur la transition énergétique et de l’accord de Paris (COP 21).
D’où l’urgence à sortir de cette concurrence mortifère dans les transports – source d’un terrible dumping social – qui va s’amplifier si les ordonnances de la loi travail sont mises en œuvre. Face aux enjeux auxquels nous sommes confrontés et considérant que nous avons besoin de tous les modes de transports, il faut travailler la complémentarité dans un concept multimodal à partir des besoins au service de l’intérêt général. La question de la place du service public, pour lequel la CGT lance une grande campagne nationale, se pose.
Car les transports sont un élément déterminant dans l’aménagement des territoires, la lutte contre la désertification et la fracture sociale dans les territoires ruraux ainsi que dans la désindustrialisation.
Pour la CGT, le social doit être au cœur des débats et de la construction de ces « Assises de la mobilité ». Il faut donc aborder l’arrêt des suppressions massives d’emplois, la précarisation de ces derniers et le développement de la sous-traitance qui ont de forts impacts sur les conditions sociales des personnels, sur la qualité de service et la sécurité. Toutes ces composantes se dégradent dans de nombreux secteurs et territoires. Un véritable dialogue social dans les entreprises de transports est donc nécessaire, tout comme le droit syndical et le droit de grève.
La CGT, poursuivant sa démarche de rassemblement des salariés, des usagers, des populations, des associations, des élus, etc., va œuvrer à ce que les « Assises de la mobilité » n’aboutissent pas à une loi sanctuarisant l’ouverture à la concurrence et la libéralisation du transport voyageurs urbain et ferroviaire. Il faut, au contraire, qu’elles abordent les sujets de fond permettant de répondre – de façon durable – au réchauffement climatique et aux questions de santé publique, en faisant des propositions pour replacer au centre des débats les questions sociales, environnementales, d’aménagement des territoires et de réindustrialisation pour une véritable « économie circulaire » et le renouveau du service public.