L’information n’est pas passée tout à fait inaperçue mais pas loin tout de même : après la branche des transports routiers, celle des ports et docks vient de s’accorder afin de contourner les ordonnances travail.
Dans cette branche où la CGT est représentative à près de 83 %, c’est peu dire que les ordonnances portant réforme du Code du Travail n’ont pas été bien vues par les salariés. En plus d’un mouvement de grève entamé le 2 octobre et portant spécifiquement sur les heures supplémentaires, une grève nationale était ainsi en préparation pour aujourd’hui, lundi 16 octobre. Le patronat du secteur, représenté par l’UNIM et l’UPF, se trouvait pris au piège de la réforme gouvernementale.
Une seule porte se sortie se profilait dès lors : imiter les transports routiers et faire en sorte que l’esprit des ordonnances ne franchisse pas le seuil de la branche. C’est chose faite depuis la fin de la semaine dernière. Après deux réunions au ministère des Transports, qui se sont tenues le 9 et le 12 octobre, les partenaires sociaux ont obtenu, d’après les termes de la CGT, la la conclusion d’un “protocole d’accord actant le principe de faveur de notre convention collective nationale unifiée par l’extension de l’avenant du 16 février 2017”.
Le ministère des Transports a confirmé l’information à l’AFP : “Il a été confirmé aux partenaires sociaux que l’ensemble des stipulations en vigueur de la convention collective nationale unifiée “ports et manutention” relatives au contrat de travail, conserve son caractère impératif, compte tenu des spécificités de la branche reconnues par la loi en 2008 puis en 2015″. Après l’accord rémunération des routiers soi-disant tout à fait conforme aux ordonnances, le ministère des Transports tente un nouveau coup : l’accord des dockers piétinant les ordonnances mais conforme à la loi.
A ce train d’enfer, que va-t-il rester des ordonnances d’ici un an ?