Apprentissage : syndicats et patronat divisés sur le rapport Brunet

Cet article est issu du site de l’organisation d’employeurs U2P

 

À l’issue de la concertation menée par les différents acteurs de l’apprentissage — partenaires sociaux, régions, chambres consulaires… — la synthèse établie par Sylvie Brunet, présidente de la consultation, a été remis au Gouvernement. 

L’U2P se félicite que ce rapport soit le reflet fidèle des discussions menées et des réflexions engagées avec un objectif clair : rendre cette formation plus attractive auprès des jeunes et inciter les entreprises à accroître leur effort de formation par l’apprentissage. Une ambition d’autant plus décisive que cette formation offre aux apprentis une voie d’excellence vers l’emploi dans un contexte de chômage de masse, et soutient le développement des entreprises de proximité en développant des compétences qui se raréfient. 

Dès la publication du rapport, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a annoncé d’emblée retenir quatre propositions, dont les trois premières avaient été sollicitées par l’U2P, parmi les 44 détaillées dans la synthèse. La première porte sur une meilleure information des jeunes apprentis sur les débouchés, les salaires et le taux d’obtention des diplômes préparés. La deuxième vise à rendre possible le démarrage de l’apprentissage toute l’année, en s’émancipant du calendrier scolaire. Ensuite, la ministre a souligné sa volonté de mieux valoriser et préparer les tuteurs et maîtres d’apprentissage. Enfin, dernière proposition retenue : garantir le financement pour tout jeune et toute entreprise souhaitant signer un contrat d’apprentissage. 

L’U2P entend par ailleurs soutenir plusieurs propositions figurant dans le rapport, tel qu’un accompagnement dédié pour préparer chaque jeune à son entrée dans le monde professionnel ou une rémunération avant tout calculée en fonction du niveau de diplôme préparé. 

 

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CGT

 

Pour la CGT, les salariés comme la jeunesse, sont bien otages des choix idéologiques du gouvernement et du patronat dans la réforme de l’Apprentissage. Ils dévoilent leurs objectifs déjà programmés depuis des semaines. 

Selon la synthèse présentée par Mme Brunet le 30 janvier 2018, l’apprentissage devrait, de fait, sortir du champ de la Formation initiale Professionnelle pour accueillir tous les publics au-delà de 25 ans. 

En effet, c’est l’incitation à être apprenti sans limite d’âge, à entrer ou sortir de formation à tout moment de l’année avec un contrat de travail allégé, des protections liées à la santé et sécurité pour les mineurs encore assouplies, un droit du travail encore allégé et une rémunération largement en dessous du SMIC… 

C’est, dix ans après que les salariés et la jeunesse l’ait combattu, le retour d’un contrat de type première embauche étendu à toutes les classes d’âge ! 

Tout cela est inacceptable et très loin de ce qu’a porté la majorité des organisations avec la CGT dans la concertation. 

La synthèse ne dit mot sur les questions de pilotage et de financement de l’apprentissage, alors même qu’elles ont largement traversé les quatre groupes de travail. 

Il est vrai qu’elles ont suscité, à tour de rôle, des réactions des régions comme d’une partie du patronat (MEDEF et CPME), ces derniers allant même jusqu’à paralyser la négociation formation professionnelle. Ceci témoigne, encore une fois, d’un profond mépris envers une négociation interprofessionnelle qui reprend demain avec des propositions patronales sur l’apprentissage calquées sur le rapport Brunet (…). 

Ne serait-ce pas un camouflet de dialogue social orchestré par le gouvernement et le patronat ? 

Pourtant, la CGT a porté des propositions et au cours de la concertation apprentissage ce sont bien les partisans d’une amélioration en profondeur du système actuel, en terme de droits, de pilotage comme de financement, qui ont été les plus nombreux et non ceux qui prônent la marchandisation de l’apprentissage sous couvert de développement de l’alternance. 

C’est ce qu’ils veulent instaurer en défendant le financement des contrats d’apprentissage et de professionnalisation, par un paiement dit « au Contrat » et une dépendance totale des branches professionnelles et laissant libre cours aux lois du marché de la formation. 

La CGT condamne cette conclusion qui ne peut se prévaloir d’un quelconque consensus. 

D’autre part, les grands absents du rapport sont les jeunes lycéens en voie initiale scolaire, ainsi que les étudiants en alternance de l’enseignement supérieur… La CGT comprend dans ce rapport que le gouvernement fait le choix de les sacrifier purement et simplement. 

Elle réaffirme tout son soutien aux mouvements des personnels, des lycéens, des apprentis et des étudiants en lutte aujourd’hui pour défendre leur droit à un service public et une formation initiale professionnelle de qualité. 

 

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés Unsa

 

L’UNSA a pris connaissance du rapport sur l’apprentissage remis aux partenaires sociaux le 30 janvier. 

Une plus grande transparence sur les indicateurs d’insertion professionnelle, un accompagnement renforcé des apprentis et des entreprises, une reconnaissance accrue de la fonction de maître d’apprentissage, la volonté d’améliorer la qualité de la formation et la revalorisation de la grille de rémunération… Certaines des 44 propositions vont dans le bon sens. 

En revanche, l’UNSA n’adhère pas à d’autres préconisations qui semblent marquer une régression plutôt qu’un progrès. On peut citer en premier lieu les dérogations envisagées au code du travail concernant les apprentis mineurs dans des secteurs où les conditions de travail sont difficiles. D’autre part, la suppression de la limite supérieure d’âge d’entrée en apprentissage ne doit pas avoir comme effet pervers de développer un mode de recrutement précaire. L’UNSA regrette enfin que les modalités de la gouvernance territoriale et des financements de l’apprentissage ne soient pas clarifiées. 

Par ailleurs, la négociation en cours sur la réforme de la formation professionnelle comporte un volet alternance. Celui-ci apportera certainement de nouvelles modifications qui seront sans doute prises en compte par la Ministre dans ses arbitrages. 

L’UNSA note que les propositions issues de la concertation seront arbitrées par la Ministre du Travail mi- février. Le projet de loi sera ensuite débattu au Parlement et probablement amendé pour un vote final au début de l’été. Le débat n’est donc pas terminé et l’UNSA entend bien continuer à y faire valoir ses propositions. Il est grand temps de sortir des jeux d’acteurs qui auront émaillé la concertation pour se consacrer au véritable enjeu : celui de la réussite des jeunes. 

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