Applis e-santé : le juge européen élargit la qualification de dispositif médical

Les éditeurs d’applis de e-santé seront heureux de l’entendre : un logiciel d’aide à la prescription de médicaments peut être qualifié de dispositif médical. 

‘est par une décision du 7 décembre 2017 que la CJUE a confirmé son point de vue. Elle précise que les applis e-santé sont des dispositifs médicaux au sens du droit européen à partir du moment où elles remplissent les critères de la directive 93/42. Dans ce cadre, même si une appli n’a aucune action sur ou dans le corps humain, telle qu’une appli d’aide à la prescription de médicament, elle peut être un dispositif médical et obtenir le marquage CE afférent afin d’être mise sur le marché et de circuler librement dans l’Union européenne. 

 

Les applis e-santé d’aide à la prescription de médicament sont des dispositifs médicaux

Dans sa décision, le juge se prononce sur une question transmise par le Conseil d’Etat dans une affaire impliquant le Snitem (Syndicat national de l’industrie des technologies médicales) et Philips France, tous deux commercialisent des applis e-santé d’aide à la prescription médicamenteuse. 

Ils considèrent que leurs logiciels ayant déjà obtenu le marquage CE de conformité, obligatoire au sens de la directive 93/42, la France n’a pas à exiger que ces applis soient, en plus, soumise à une certification nationale. 

Directive 93/42 : 

“dispositif médical”: tout instrument, appareil, équipement, logiciel, matière ou autre article, utilisé seul ou en association, y compris le logiciel destiné par le fabricant à être utilisé spécifiquement à des fins diagnostique et/ou thérapeutique, et nécessaire au bon fonctionnement de celui-ci, destiné par le fabricant à être utilisé chez l’homme à des fins : 

  • de diagnostic, de prévention, de contrôle, de traitement ou d’atténuation d’une maladie,
  • de diagnostic, de contrôle, de traitement, d’atténuation ou de compensation d’une blessure ou d’un handicap,
  • d’étude ou de remplacement ou modification de l’anatomie ou d’un processus physiologique,
  • de maîtrise de la conception,

et dont l’action principale voulue dans ou sur le corps humain n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens 

Le litige porte alors sur l’objet de l’appli commercialisée. Celle-ci consiste à exploiter les données patient pour aider à la prescription médicamenteuse en détectant les contre-indications, les interactions médicamenteuses et les posologies excessives. 

Le point culminant de la réflexion vise l’absence d’action directe de l’appli sur ou dans le corps humain. Or, comme le souligne la CJUE, “il importe peu que, pour être qualifiés de dispositif médical, les logiciels agissent directement ou non sur le corps humain, l’essentiel étant que leur finalité soit spécifiquement l’une de celles visées” par la définition du dispositif médical au sens de la directive 93/42. 

Dans ce cadre, l’appli e-santé d’aide à la prescription médicamenteuse est un dispositif médical. Son marquage CE permet alors au logiciel de circuler librement à travers l’UE sans que des autorités nationales exigent une nouvelle certification. 

Cliquez ici pour accéder au texte intégral de l’arrêt. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
budget social
Lire plus

Retraites : le débat sur le coût des pensions publiques se poursuit

Si, dans son rapport sur les perspectives financières et comptables des régimes de retraite, la Cour des Comptes - et ce fut là l'un de ses enseignements les plus commentés dans la presse - a écarté l'existence d'un "déficit caché" des retraites qui serait dû aux pensions de la fonction publique d'Etat, le débat relatif au financement de ces dernières n'en demeure pas moins...

Ehpad : un arrêté encadre l’accueil des animaux de compagnie

Un arrêté du 3 mars 2025 précise les conditions d'accueil des animaux de compagnie en Ehpad et résidences autonomie (RA). L’arrêté impose aux résidents souhaitant accueillir un animal de compagnie de respecter plusieurs conditions précises : - Le résident doit fournir, lors de l’admission ou de l’arrivée de l’animal, un certificat vétérinaire datant de moins de trois mois. Ce document doit inclure...

Assurances des collectivités territoriales : le Sénat fait le point

Près d'un an après la délivrance de son rapport consacré aux pistes de solutions pour garantir aux collectivités territoriales la possibilité de s'assurer, la Commission des finances au Sénat fait le point. Deux sessions d'auditions sont ainsi organisées aujourd'hui, 4 mars 2025 et demain, 5 mars 2025. Ces nouvelles auditions visent d'abord à entendre 6...