Accidents du travail et maladies professionnelles : FO veut que les entreprises soient plus responsabilisées

Cette publication est issue du site du syndicat de salariés FO.

Le rapport annuel de la Cour des comptes sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, et notamment sur la tarification des AT-MP, a été rendu public le 4 octobre 2018. Si Force Ouvrière ne partage pas nécessairement les préconisations de ce rapport, le constat posé semble incontestable : la tarification AT-MP ne responsabilise pas les employeurs et n’incitent pas suffisamment à la mise en œuvre d’une véritable politique de prévention des risques professionnels. 

Une fois de plus, ce sont les grandes entreprises qui s’en sortent le mieux en se jouant des différentes failles de la législation. Ainsi, en 2016, les entreprises en tarification individuelle (Entreprise de plus de 150 salariés) ont occasionné 37 % des dépenses, mais ont supporté 33 % seulement des cotisations. 

Les différents transferts effectués de la branche Risques professionnels vers la branche maladie pour couvrir la sous-déclaration et la sous reconnaissance des maladies professionnelles ou encore vers les dispositifs liés à l’amiante ou à la pénibilité exonèrent très largement les employeurs ayant exposés leurs salariés à des conditions de travail dangereuses. Outre une exonération de leur responsabilité, les charges liées à ces transferts sont alors mutualisées entre toutes les entreprises et la sous déclaration vient peser directement sur la branche maladie, et donc sur tous les assurés sociaux. 

Il est important de rappeler qu’il pèse sur l’employeur une obligation de sécurité ; la mise en place d’une politique de prévention au sein de l’entreprise est alors une obligation légale. De ce fait, si la tarification des entreprises apparait pour certains comme coercitive, elle n’est que la transcription d’un principe évident « responsable, payeur ». En conséquence, Force Ouvrière ne peut que soutenir les revendications de la Cour des comptes pour rendre plus incitative la tarification, notamment en majorant les taux de cotisation lorsque l’entreprise présente une sinistralité anormalement élevée ou encore en développant plus largement la possibilité pour les CARSAT d’appliquer des cotisations supplémentaires lorsque l’entreprise n’a pas pris les mesures de prévention nécessaires après une injonction préalable. Il apparait cependant que de telles préconisations ne pourront être mises en œuvre qu’à la condition de fournir les moyens humains et financiers à la branche Risques professionnels afin qu’elle puisse rendre effectif l’arsenal juridique dont elle dispose pour pénaliser les entreprises ne respectant pas leurs obligations. 

Pour Force Ouvrière, la tarification des risques professionnels se doit d’être un instrument de responsabilisation de l’employeur et à ce titre doit permettre d’améliorer de manière effective la prévention en entreprise et les conditions de travail des travailleurs. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...