A Rome, les éboueurs les moins absents au travail recevront une prime d’assiduité. Un système déjà présent en France et qui semble porter ses fruits.
Toutes les poubelles mènent à Rome. En janvier dernier, les rues de la « Ville Eternelle » étaient submergées de sacs plastiques et de poubelles en tous genres. L’entreprise municipale AMA était débordée, le tri n’était pas réalisé. Mais surtout, le taux d’absentéisme des agents était estimé à plus de 15% !
L’AMA a donc utilisé une méthode plus qu’incitative pour diminuer ce taux. En accord avec les cinq grands syndicats d’éboueurs, elle versera une prime de présence au travail pour les agents.
Une prime annuelle variable entre 80 et 260€
Les plus vertueux des employés dont le taux d’absentéisme annuel ne dépasse pas les 4,7% recevront en fin d’année une enveloppe de 260€. Il existe aussi une prime intermédiaire de 180€ pour ceux dont le taux d’absentéisme sera compris entre 4,7% et 9%. Enfin, le bonus sera de 80€ pour ceux dont le taux sera compris entre 9 et 20%.
Mais à toute récompense, il existe aussi son pendant de sanctions. Ainsi, sera retenu directement sur le salaire mensuel, un euro par jour d’absence pour les plus mauvais élèves. Cette sanction vise à récupérer le temps de travail non travaillé.
D’après « Il Corriere della Sera », quotidiennement, ce sont près de 1 000 salariés de l’AMA, sur un total de 7 927, qui ne se rendent pas au travail.
Une mesure discutée
L’AMA n’en est pas à son coup d’essai. En 2010, elle avait déjà accordé des primes aux éboueurs qui ne s’absentaient, en moyenne, qu’un jour sur deux. Des sanctions étaient aussi prévues mais ces dernières semblaient être trop légère pour contrer durablement l’absentéisme au travail. Il n’y avait aucune retenue sur salaire mais une suspension de moins de six jours de travail ouvrables.
Après l’annonce de l’arrivée de ces nouvelles primes, les réactions ne se sont pas faites attendre. D’abord du côté syndical où le CGIL estime que « cet accord est un pas de géant qui va modifier l’avenir en termes de règles sur l’emploi« .
jour de carence, non indemnisé, pour les arrêts de travail dans la fonction publique. L’objectif était de réduire les coûts qui concernent les micro-arrêt d’une journée.
Seulement, d’après l’étude de Malakoff Médéric, le privé est aussi bien touché que le public. Entre 2010 et 2016, ce sont 34,1% des salariés du privé qui avaient posés un arrêt maladie au moins une fois dans l’année, avec une durée des arrêts en hausse.
Alors, le modèle italien est-il transposable en France ? Dans les règles, la prime d’assiduité au travail existe déjà. Mais aucun employeur n’est tenu de la verser. Pour autant, d’après les premiers retours, la prime semble porter ses fruits.
En Février 2017, Europe 1 rapportait que des mairies françaises instauraient des primes de présence, allant jusqu’à 200€ annuels pour les bons élèves. Pour Christophe Bazille, maire de Montbrison dans la Loire, cette enveloppe représentait une somme de 40 000€. Un investissement conséquent pour la commune mais qui porte ses fruits puisque l’absentéisme était réduit et c’étaient finalement 120 000€ de gagnés pour Montbrison.
Reste « seulement », en cette période de vahce maigre et de coupes budgétaire, à trouver l’argent. Une broutille en somme…