Coup sur coup, deux informations relatives aux nombres d’adhérents de la CFDT et de la CGT ont été publiées dans la presse hier. Déjà relativement peu investies par les salariés, les deux premières confédérations françaises le sont surtout de moins en moins.
A la CFDT, – 30 % !
Alors que le congrès confédéral de la CFDT doit se tenir à Rennes dans quelques semaines à peine, Laurent Berger, son secrétaire général appelé à se succéder à lui-même, a annoncé de nouveaux chiffres d’adhésion, calculés selon une nouvelle méthodologie. Si, aux dernières nouvelles, la CFDT annonçait fièrement quelque 860 000 adhérents, ses nouveaux calculs ont révélé que l’optimisme avait trop longtemps été la règle. En réalité, la centrale ne dénombre plus que 623 802 adhérents. Le décompte, à l’adhérent près, est probablement censé laisser l’impression du sérieux. En tout cas, c’est, mine de rien, une baisse de 30 % que Laurent Berger a annoncé.
A la CGT, – 30 000 !
Du côté de la CGT, la douche apparaît, certes, un peu moins froide. D’après Les Echos, la centrale historique française a perdu 30 000 adhérents en quatre ans seulement. Un résultat honorable. Annonçant un peu plus de 695 000 adhérents en 2012, la CGT n’en dénombre plus que 664 000 en 2016. Surtout, le quotidien économique affirme que les chiffres de 2017 suivront la même tendance baissière. La malheureuse affaire Lepaon, du nom du prédécesseur de Philippe Martinez à la tête de la confédération, prédécesseur un peu trop attiré par la vie fastueuse, expliquerait notamment ce recul cégétiste.
Tout va très bien, Madame la Marquise
Si la CGT n’a pas réagi à l’information des Echos, la CFDT, par la voix de Laurent Berger, a pour sa part livré son analyse de ses propres résultats. Une analyse intéressante, car il ne faut pas douter un seul instant qu’elle pourrait être reprise par Philippe Martinez au sujet de la CGT.
Devançant les attaques relatives au manque de représentativité des syndicats français, le secrétaire général de la CFDT a donc tenu à taper fort sur les hommes politiques : “Citez-moi un parti politique en mesure d’afficher 623.000 adhérents attestés” a-t-il en effet dit. Si le propos est incontestable, il n’en demeure pas moins qu’il devrait inquiéter son auteur : étant donné la piètre opinion que de nombreux Français ont de leur personnel politique, prendre ledit personnel pour référence n’est pas nécessairement une excellente idée. Autant dire d’emblée que la syndicalisation ne devrait pas repartir à la hausse à court ou moyen termes en France…