La Net zero insurance alliance (NZIA) connaît une nouvelle vague de défections dont elle aura bien du mal à se remettre.
Créée en 2021, sous l’égide de l’ONU, pour coordonner les actions des assureurs et réassureurs dans la transition écologique et la neutralité carbone d’ici 2050, la NZIA voit des acteurs historiques l’abandonner. Les entreprises qui quittent le navire sont notamment AXA, Allianz, Scor et Matmut. Elles rejoignent Zurich Insurance ou encore Munich Re qui avaient déjà quitté la NZIA il y a quelques semaines.
Pourquoi prendre une telle décision que le grand public risque d’interpréter comme le reniement des engagements des assureurs à limiter le réchauffement climatique ? Le fonds du problème viendrait d’un point de droit hautement sensible aux Etats-Unis qui pourrait se retourner contre les assureurs. La question de la légitimité des mesures liées à la gouvernance sociale et environnementale (ESG) visant à limiter l’impact des investissements sur le climat est au cœur du débat et pourrait bien continuer à l’être pendant la prochaine campagne présidentielle nord-américaine. En effet, les partisans du camp Républicain tendent à assimiler l’ESG à des mesures d’extrême-gauche anti-concurrentielles (notamment du fait des politiques d’investissement qui tendent nécessairement à s’écarter des industries de l’énergie fossile). Craignant un retour de bâton (ce que la presse états-unienne appelle “ESG backlash”) aussi bien sur leur activité que sur leur image, les assureurs semblent préférer quitter la NZIA pour se faire plus discrets dans la communication concernant leurs engagements environnementaux. Une chose est sure, le blason de l’assurance ne sortira pas redoré de cette opération.