Comment est protégé le candidat aux élections professionnelles ?

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés FO.

 

Dans un arrêt publié au bulletin (Cass. soc., 11-10-17, n°16-10139), la Cour de cassation rappelle, avec force, la façon dont doit être appliquée la protection des candidats aux fonctions de représentant du personnel. 

En l’espèce, une salariée avait informé, le 29 avril 2013, l’employeur de son intention de se présenter au second tour de l’élection de la délégation unique du personnel prévue le 28 mai 2013. 

Cette salarié a été, par la suite, convoquée à un entretien préalable de licenciement, puis licenciée. 

Le jour de son licenciement correspondait à la date limite de dépôt des candidatures et aucune candidature officielle de la salariée n’avait été finalement déposée. 

La salariée a saisi la juridiction prud’homale afin que son licenciement soit déclaré nul. 

Elle estimait que celui-ci aurait dû être autorisé par l’inspecteur du travail puisqu’elle bénéficiait du statut protecteur au titre de l’imminence de sa candidature prévue par l’article L 2411-7 du code du travail. 

Cet article dispose que : Une autorisation de licenciement est requise lorsque le salarié a fait la preuve que l’employeur a eu connaissance de l’imminence de sa candidature avant que le candidat ait été convoqué à l’entretien préalable au licenciement. 

L’employeur prétendait que la salariée ne pouvait se voir appliquer la protection édictée par l’article L 2411-7 dans la mesure où, certes la salariée avait prévenu son employeur de sa candidature avant sa convocation à l’entretien préalable, mais que celle-ci ne s’était ensuite pas présentée aux élections litigieuses. 

La Cour de cassation accueille la demande de la salariée. Elle affirme que la protection prévue par l’article doit lui être appliquée. 

La Haute juridiction rappelle que : Pour l’application des dispositions susvisées [art. 2411-7], c’est au moment de l’envoi de la convocation à l’entretien préalable au licenciement que l’employeur doit avoir connaissance de la candidature du salarié ou de son imminence, et non au moment de la notification du licenciement. 

En conséquence, le fait que la salariée n’ait pas déposé effectivement sa candidature pour le second tour importe peu dès lors que l’employeur était au courant au moment de la convocation à l’entretien préalable de l’imminence de la candidature du salarié. 

La décision aurait pu être différente si la convocation à l’entretien préalable au licenciement avait eu lieu après la date de dépôt des candidatures. En effet, la protection acquise au titre de l’imminence de candidature n’est que provisoire : le salarié en perd le bénéfice si, ultérieurement, il ne présente pas effectivement sa candidature. (Cass. soc., 21-12-06, n°04-47426). 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

J-7 pour précommander votre dossier annuel indispensable à -50%

Le dossier “Santé, prévoyance collective et vie des CCN” de Tripalio, édition 2024, sera disponible dans seulement 7 jours en téléchargement au format PDF. Devenu essentiel pour tous les professionnels de la protection sociale complémentaire collective, vous pouvez déjà précommander votre dossier annuel à moitié-prix : 500 € HT au lieu de 999 € HT...

L’accord PSC de Bercy est publié

L'accord consacré à la protection sociale complémentaire à Bercy a été signé le 21 juin 2024 et vient de paraître au Journal officiel. Cet accord concerne aussi bien la santé que la prévoyance. Il propose notamment une grille de prestations frais de santé qui contient 2 niveaux optionnels de garanties. Retrouvez l'accord complet en cliquant ici et en...
Télétravail bureaux d'études
Lire plus

Les bureaux d’études s’entendent sur les salaires

Dans les bureaux d'études techniques et sociétés de conseils, l'enjeu des salaires constitue, au niveau de branche, un enjeu pour le moins épineux ces derniers mois. Ayant échoué à se mettre d'accord sur ce thème l'an passé, alors que l'inflation atteignait un niveau élevé, les bureaux d'études se sont retrouvés, au début de l'année en cours, dans le viseur du ministère du Travail, du fait du caractère obsolète de leur grille conventionnelle des minima...

Altima Assurances accueille son nouveau président

Ce communiqué a été diffusé par Maif. Guillaume RINCÉ, 47 ans, devient Président d’Altima Assurances le 1er juillet 2024. Il succède ainsi à Patrick Blanchard. Guillaume a rejoint la MAIF en 2017 en qualité de Chief Technology Officer (CTO), au sein de la Direction des systèmes d’informations (DSI) de la Mutuelle. Il a en charge de définir la stratégie en termes de systèmes d’informations et de solutions...

MSA : la date d’élection des représentants des salariés à la CPPNI des agents de direction est fixée

Un arrêté ministériel vient de paraître pour fixer la date d'élection des représentants des salariés à la commission paritaire permanente de négociation et d'interprétation (CPPNI) des agents de direction de la Mutualité sociale agricole (MSA). C'est la journée du 24 octobre 2024 qui a été choisie. Les salariés concernés de la MSA doivent donc anticiper ce vote qui arrivera dans quelques mois. Cliquez ...