Ordonnance DDA : focus sur les obligations des distributeurs

La directive relative à la distribution d’assurances (DDA) a été transposée en droit français par ordonnance la semaine dernière. Le contenu de cette ordonnance mérite d’être étudiée car il impactera directement tous les professionnels de l’assurance dès le 1er octobre 2018. 

Aujourd’hui, Tripalio vous propose d’étudier une partie de l’article 10 de l’ordonnance DDA relatif aux informations à fournir par les distributeurs et aux règles de conduite. Cet article se divise en deux chapitres distincts : le premier décompose les grandes mesures qui s’imposent à tous les contrats d’assurance, le second précise les règles spéciales qui visent les contrats de capitalisation et les contrats d’assurance vie. C’est le premier chapitre qui nous intéresse aujourd’hui. 

 

DDA : les grands principes applicables à tous les contrats d’assurance

 

Le distributeur de produits d’assurance doit être moralement exemplaire

L’ordonnance transposant la DDA en droit français rappelle les impératifs qui doivent guider l’activité des distributeurs de produits d’assurance. Ceux-ci doivent toujours agir “au mieux des intérêts du souscripteur ou de l’adhérent” de manière “honnête, impartiale et professionnelle“. Le texte précise aussi que toute publicité faite auprès d’un souscripteur ou adhérent éventuel doit être facilement identifiable comme telle. De plus le distributeur s’engage à toujours délivrer des informations “claires, exactes et non trompeuses“. 

L’ordonnance appuie encore sur la moralité du distributeur de produits d’assurance en exigeant qu’il ne prenne aucune disposition qui serait de nature à dégrader la prise en compte des besoins du souscripteur ou de l’adhérent éventuel. Sont précisément citées des mesures particulières de rémunération, d’évaluation de la performance, ou d’objectif de vente qui pousserait à proposer des produits d’assurance qui ne seraient pas totalement adaptés aux besoins exprimés. 

 

Le comportement verrouillé du distributeur de produits d’assurance

Les règles de conduite auxquelles doit répondre le distributeur de produits d’assurance sont détaillées par l’ordonnance DDA. 

Logiquement, la règle principale est de devoir fournir au souscripteur ou adhérent éventuel toutes les informations lui permettant de “prendre une décision en toute connaissance de cause“. Le contrat proposé doit être “cohérent avec les exigences et les besoins” du client et le distributeur doit préciser “les raisons qui motivent ce conseil“. Toutes les informations doivent évidemment être compréhensibles par le souscripteur ou adhérent éventuel. 

Chose intéressante, par principe toutes les informations délivrées au souscripteur ou adhérent éventuel doivent être sur support papier. Toutefois, l’ordonnance admet que la communication soit faite sur “un support durable autre que le papier […] approprié aux opérations commerciales entre le distributeur et le souscripteur et adhérent et que ce dernier ait choisi ce mode de communication après s’être vu proposé par le distributeur les deux modalités“. On retiendra de ces détails que le distributeur de produits d’assurance doit obligatoirement proposer au client de choisir entre le support papier et un autre support durable (notamment une plateforme numérisée). 

 

L’information du client : la phase capitale

Après avoir défini le “code de conduite” du distributeur de produits d’assurance, l’ordonnance DDA porte sur les informations qui doivent être délivrées aux futurs souscripteurs ou adhérents. Ainsi, tout intermédiaire d’assurance doit fournir son identité, son adresse, son immatriculation, des informations sur les possibilités de réclamation et de médiation, ainsi que l’existence de liens financiers avec un ou plusieurs entreprises d’assurance. 

La liste complète de toutes les informations précontractuelles est donnée avec précision : l’intermédiaire d’assurance doit délivrer des informations sur la fourniture du contrat (notamment l’obligation ou non de travailler exclusivement avec une ou plusieurs entreprises d’assurance avec les noms desdistes entreprises), mais aussi sur son mode de rémunération (honoraires, commission, autres), ou sur la méthode de calcul des honoraires s’il y a lieu. 

 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

L’introuvable décret dédié à la santé collective des travailleurs des Esat

C'est aujourd'hui que tous les travailleurs handicapés des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) doivent obligatoirement être couverts en santé collective par leur employeur. Ces travailleurs (qui ne sont pas des salariés) sont censés pouvoir être dispensés d'adhérer à cette couverture, mais le décret n'est toujours pas paru. Tous les organismes de complémentaire...
Lire plus

Mutuelle à 1 euro par jour : enfin une réaction (timide) d’un poids lourd du secteur

Cela fera bientôt 15 jours que le Premier ministre Gabriel Attal a lancé l'idée d'une mutuelle à 1 euro par jour. Annoncée comme une révolution qui permettra enfin à toutes les personnes non assurées d'être couvertes à moindre frais, cette mesure mènerait plutôt à une complémentaire santé solidaire (CSS) dégradée qu'à une meilleure couverture de la population visée. Or la place...
Lire plus

Loi Evin : comment traiter les CCN dont la cotisation santé est assise sur le salaire

L'article 4 de la loi Evin du 31 décembre 1989 est un pilier historique de la complémentaire santé collective. Grâce à lui, les anciens salariés d'une entreprise (voir le rappel ci-dessous) peuvent continuer à bénéficier de la même couverture santé que les salariés actifs. Cette couverture est maintenue à certaines conditions. L'une d'elle est centrale : c'est le plafonnement de la cotisation applicable à ces anciens salariés. Or calculer ce plafonnement relève du jeu d'équilibriste lorsque les conventions...
Lire plus

La cotisation santé augmentée de la CCN 51 est agréée

La réévaluation de la cotisation santé de la CCN 51 (IDCC 29) est un immense point de tension entre les partenaires sociaux du secteur. Après plusieurs mois de négociations, un accord a finalement été trouvé pour acter une hausse tarifaire destinée à rééquilibrer le régime. Ce texte vient tout juste d'être ...