Mais où est la pénibilité psychique dans le compte pénibilité ?

Cet article provient du site du syndicat CFE-CGC.

Le gouvernement a annoncé aux partenaires sociaux une réforme du compte pénibilité rebaptisé “compte de prévention“, prévu pour entrer en vigueur l’an prochain. La CFE-CGC déplore l’absence totale de prise en compte de la pénibilité psychique et de la charge mentale, un problème rédhibitoire dans la philosophie du dispositif.Mis en place par étapes depuis deux ans, le compte pénibilité va être réformé. Dans un récent courrier adressé aux organisations syndicales de salariés et patronales, le Premier ministre indique que le dispositif lancé sous le précédent quinquennat sera rebaptisé “compte de prévention” pour une entrée en vigueur “à compter de l’année 2018”.  

  • Six critères maintenus, quatre modifiés

Dispositif permettant, pour un salarié exposé à des conditions de travail pénibles, d’acquérir des points cumulés (1 point par trimestre d’exposition) pouvant lui servir à partir plus tôt à la retraite, à se former ou à opter pour un temps partiel en fin de carrière, le compte pénibilité intégrait jusqu’ici dix critères. Dans la nouvelle mouture gouvernementale, le compte de prévention en conserve six : travail de nuit, répétitif, en horaires alternants ou en milieu hyperbare, bruit et températures extrêmes. Les quatre autres critères (manutention de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques et risques chimiques), fortement décriés par le patronat qui n’a eu de cesse de freiner des quatre fers pour les appliquer, sortent du compte à points.  

  • “L’absence totale de prise en compte de la pénibilité psychique, un problème rédhibitoire

Pour la CFE-CGC, qui a participé depuis 2014 aux diverses missions et travaux instaurant les référentiels de pénibilité, le compte n’y est pas, loin de là : “Nous avons depuis le début un problème rédhibitoire dans la philosophie du dispositif, à savoir l’absence totale de prise en compte de la pénibilité psychique et de la charge mentale”, fustige Martine Keryer, secrétaire nationale confédérale en charge de la santé au travail et du handicap. “Dans une société tertiaire comme la nôtre, il est aberrant que les souffrances psychiques au travail demeurent un continent vierge que l’on refuse d’explorer, poursuit Martine Keryer. La CFE-CGC va donc continuer son combat pour des évolutions en la matière, sans oublier d’aborder ces questions de pénibilité sous l’angle de la prévention tout au long de la carrière professionnelle des salariés.” 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

La santé mentale des cadres mise à rude épreuve selon l’Apec

La nouvelle étude diffusée par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) montre que la santé mentale des cadres et managers est une préoccupation qui devrait être centrale pour les entreprises. Le document donne à lire une analyse de risque approfondie à destination des entreprises et des professionnels de la de la protection sociale collective. Il en ressort que la santé mentale des cadres est bien plus éprouvée que celle des salariés non-cadres. ...

Avis d’extension d’un avenant à un accord santé dans la CCN des industries chimiques et connexes

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles envisage d’étendre, par avis publié le 10 octobre 2025, les dispositions de l’avenant du 2 septembre 2025 à l'accord du 17 novembre 2022 relatif au régime conventionnel frais de santé, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des industries chimiques du 30 décembre 1952 (...
retraite
Lire plus

Retraites : mêmes joueurs jouent encore

Dans un paysage politique au bord de l’implosion, menacé par une nouvelle dissolution et paralysé par la perspective des examens et votes budgétaires, l’idée lancée par le Premier ministre Sébastien Lecornu de suspendre la - très contestée - dernière réforme des retraites n'a pas vraiment agi comme un facteur d'apaisement politique et social. ...