Réélu pour un quatrième et dernier mandat à la tête de FO, Jean-Claude Mailly pourra compter sur un bureau confédéral qui a peu évolué – deux nouvelles têtes pour un départ. En plus de M. Mailly, l’instance dirigeante de FO se compose au total de douze membres. Revue rapide des troupes.
Les deux prétendants à la succession
Pascal Pavageau et Stéphane Lardy ont trois ans pour faire leurs preuves.
Le premier est considéré comme le candidat le plus sérieux à la succession de Jean-Claude Mailly, dont il aurait d’ailleurs les faveurs. M. Pavageau est un fonctionnaire, ingénieur en chef des travaux publics de l’Etat depuis 1993. Après dix ans de carrière, il est devenu permanent syndical, d’abord au service de sa profession, de 2003 à 2009, puis au niveau confédéral. Il s’occupe d’économie, d’industrie, de fiscalité et de la fonction publique.
Docteur en sociologie, Stéphane Lardy n’a rien à envier à son camarade du point de vue de son niveau de diplôme. M. Lardy est un permanent syndical pur jus. Après avoir eu des responsabilités au sein de la FGTA, la fédération de l’agroalimentaire, il a accédé au niveau confédéral en 2007. M. Lardy est un porte-parole important de FO, qui siège en son nom au CESE et au bureau de l’UNEDIC. Il est chargé des dossiers emploi, chômage et formation professionnelle.
L’ancienne garde, issue du secteur public ou para-public
Philippe Pihet est titulaire d’une licence d’administration économique et sociale. Il a effectué la première partie de sa carrière au sein d’organismes de protection sociale : URSSAF, CRAM/CARSAT. Depuis 2009, M. Pihet préside l’ARRCO par alternance. Il siège en outre au COR. Au sein de FO, il est spécialiste de la question des retraites.
Michele Biaggi est une historique du bureau confédéral. Issue de la fonction publique, elle a toutefois réalisé la majeure partie de sa carrière en tant que permanente. Elle siège au bureau confédéral de FO depuis la fin des années 1990. Auparavant, elle était secrétaire générale de l’UD FO de Haute-Corse. Elle est en charge de l’organisation du mouvement.
Comme Mme Biaggi, Jean-Marc Bilquez était présent au bureau confédéral avant que Jean-Claude Mailly ne prenne la tête de FO. Bien qu’il soit difficile d’établir sa profession d’origine, une chose est sûre : c’est un permanent de longue date, en charge de la protection sociale.
Didier Porte, membre du CESE, s’y présente comme un “Ouvrier d’Etat”. Il est surtout un syndicaliste chevronné, permanent depuis déjà longtemps. Ancien secrétaire de l’UD de l’Aube, il siège au bureau confédéral depuis 2007, où il s’occupe des questions juridiques.
Andrée Thomas a travaillé à la Poste, où elle était inspectrice. Permanente confédérale depuis 2007, elle est chargée des dossiers européens et internationaux. Elle siège enfin au CESE.
Marie-Alice Médeuf-Andrieu, négociatrice FO lors de la récente négociation sur la modernisation du dialogue social, était initialement chargée de formation au CREDOC. Elle est permanente confédérale FO depuis 2007, en charge de la négociation collective. Elle siège au CESE.
Yves Veyrier est membre du bureau confédéral depuis 2004, où il est chargé des relations avec la presse. Il représente en outre FO à l’OIT et au CESE. Il est ingénieur météo de formation et a travaillé à Météo France.
Les deux nouveaux entrants, représentants du secteur privé
Frédéric Souillot est issu de la fédération de la métallurgie. Après avoir été salarié de l’entreprise Tokheim, il est devenu permanent syndical au milieu des années 2000.
Avant de devenir permanente syndicale, en 2003, au sein de la FGTA, Jocelyne Marmande était commerciale dans une coopérative avicole du Sud-Ouest.
Une confédération du public qui veut se tourner vers le privé
La surreprésentantion du secteur public au sein du bureau confédéral de FO est incontestable. Historiquement, FO a toujours été principalement implantée dans la fonction publique. Il est toutefois intéressant de noter qu’en intégrant deux nouveaux responsables issus du privé, FO fait le chemin inverse de la CGT qui, bien que tendanciellement plus présente que FO dans le secteur privé, ne comporte plus que des dirigeants passés par le public.
Jean-Claude Mailly commencerait-il à tirer toutes les conclusions des nouvelles règles – encore très théoriques… – de la représentativité syndicale ? Que les salariés du secteur public se rassurent toutefois, étant donné les rapports de force qui sont ceux du nouveau bureau confédéral, les structures de FO ne risquent pas de leur échapper.