Les salariés ont-ils une date de péremption ?

Cet article a été rédigé pour le site du syndicat de salariés FO

 

Une politique de ressources humaines visant à dégager un pourcentage de salariés âgés de plus de 40 ans s’est retrouvée au centre d’un arrêt de la Cour de cassation, qui a retoqué une cour d’appel n’ayant pas retenu une discrimination liée à l’âge. La raison : elle n’avait pas examiné les preuves dans leur ensemble (Cass. soc., 12-4-18, n°16-25503). 

Engagé en 1989 en qualité d’ingénieur-conseil par une grande société de conseil, un salarié occupant un emploi de senior executive, soit directeur exécutif, avec un statut de cadre dirigeant, est licencié en 2009 pour insuffisance professionnelle. Il venait de refuser une rupture conventionnelle proposée par son employeur… Ce salarié doit se pourvoir en cassation après avoir été débouté par la cour d’appel, en septembre 2016, de ses demandes relatives à la discrimination en raison de l’âge et à la nullité du licenciement. La cour d’appel avait néanmoins constaté que le motif de licenciement relatif à l’insuffisance professionnelle du salarié n’était pas établi et qu’existait un système de sélection fondé sur l’âge. 

Les maigres chiffres de seniors à conserver

Le salarié avait pourtant produit des données statistiques démontrant que la société qui l’employait avait mis en place une politique de jeunisme consistant à contenir, en moyenne, le nombre de salariés de plus de 40 ans en dessous de 12 % des effectifs, et ceux de plus de 45 ans en dessous de 5 %. Il avait également fait valoir qu’un syndicat avait établi que les salariés de plus de 40 ans représentaient 52 % des effectifs du secteur d’activité, tandis qu’ils ne représentaient que 6 % au sein de la société. Le 12 avril 2018, la Cour de cassation a estimé que la cour d’appel n’avait pas examiné tous les éléments avancés par le salarié, notamment ceux relatifs au départ, peu après son licenciement, de neuf directeurs exécutifs âgés de plus de 40 ans, et à la faible proportion de salariés âgés de plus de 40 ans présents dans l’entreprise au regard de la proportion de ces mêmes salariés dans la branche professionnelle, tous éléments qui laissaient supposer l’existence d’une discrimination en raison de l’âge.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...