Coronavirus : un assouplissement pour la restauration des salariés

Cet article provient du site du syndicat de salariés CFDT.

Exit l’interdiction de manger dans son bureau ! Du moins pour le moment… Compte tenu des dernières consignes sanitaires, les modalités de prise de repas ont été récemment assouplies par décret (1). Aussi, lorsque la configuration de l’emplacement dédié à la restauration ne permet pas de garantir le respect des nouvelles règles de distanciation physique, manger dans les locaux affectés au travail devient possible dans toutes les entreprises, sous certaines conditions. 

Dans les entreprises d’au moins 50 salariés 

En temps normal, l’employeur a l’interdiction de laisser les travailleurs prendre leur repas dans les locaux affectés au travail (2). En contrepartie, après avis du CSE, il doit mettre à leur disposition un local permettant à 10 usagers de se restaurer simultanément, avec des sièges et de tables en nombre suffisant, des robinets d’eau chaude et froide et la possibilité de conserver des plats ou de les réchauffer (3). 

Dernièrement, les mesures sanitaires ont été renforcées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de Covid-19. La distance physique nécessaire entre deux personnes est portée d’1 à 2 mètres en l’absence de port du masque.(4) 

Lorsque la configuration du local de restauration ne permet pas de garantir le respect des règles de distanciation, l’employeur est autorisé à prévoir un ou plusieurs autres emplacements ne comportant pas l’ensemble des équipements normalement requis. Ces emplacements peuvent dans ce cas être situés à l’intérieur des locaux affectés au travail

Attention ! L’emplacement choisi par l’employeur doit tout de même permettre aux salariés de déjeuner dans des conditions préservant leur santé et leur sécurité. Ainsi, ne peut-il pas être situé dans des locaux dont l’activité comporte l’emploi ou le stockage de substances ou de mélanges dangereux. 

Dans les entreprises de moins de 50 salariés

Là aussi, l’employeur a en tant normal l’interdiction de laisser les travailleurs prendre leur repas dans les locaux affectés au travail. En contrepartie, l’employeur doit mettre à leur disposition un emplacement leur permettant de se restaurer dans de bonnes conditions de santé et de sécurité (nettoyage régulier, présence de poubelles…). Cet emplacement peut cependant être aménagé dans les locaux affectés au travail, dès lors que l’activité de ces locaux ne comporte pas l’emploi ou le stockage de substances ou de mélanges dangereux. Cela nécessite toutefois une déclaration auprès de l’inspection du travail et du médecin du travail (5). 

Suite au renforcement des mesures sanitaires, les conditions de restauration ont là encore été assouplies. Ainsi, lorsque la configuration de l’emplacement normalement dédié à la restauration ne permet pas de garantir le respect des règles de distanciation physique (2 mètres), l’employeur peut prévoir un ou plusieurs autres emplacements permettant aux salariés de se restaurer dans des conditions préservant leur santé et leur sécurité, s’agissant en particulier de l’aménagement des lieux et de l’hygiène. Dans l’hypothèse où l’employeur choisit un emplacement situé dans des locaux affectés au travail, il n’est pas tenu de le déclarer à l’agent de contrôle de l’inspection du travail ni au médecin du travail, contrairement à ce qui est de mise habituellement. 

 

Quelle que soit la taille de l’entreprise, ces assouplissements sont applicables à titre provisoire, jusqu’à l’expiration d’un délai de 6 mois suivant la cessation de l’état d’urgence sanitaire

(1) Décret n° 2021-156 du 13.02.21 portant aménagement temporaire des dispositions du code du travail relatives aux locaux de restauration. 

(2) Art.R.4228-19 C.trav. 

(3) Art.R.4228-22 C.trav. 

(4) Décret n° 2021-76 du 27.01.21 modifiant les décrets n° 2020-1262 du 16.10.20 et n° 2020-1310 du 29.10.20 prescrivant les mesures générales nécessaires pour faire face à l’épidémie de Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. 

(5) Art.R.4228-23 C.trav. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Une nouvelle représentante des exploitants au sein de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, nomme une représentante des exploitants et anciens exploitants au sein du conseil d’administration de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines. Il s'agit de Anne Thauvin qui est nommée en tant que membre titulaire du conseil d’administration de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines. Elle y représentera les exploitants et anciens exploitants, en remplacement de...
allocation sociale unique
Lire plus

Retraites : la Cour des Comptes plus réservée sur les solutions que sur le constat

La Cour des Comptes a rendu public, hier, le second des deux rapports, consacré au lien entre système de retraites d'une part et compétitivité et emploi d'autre part, que le Premier ministre François Bayrou lui avait commandés afin d'éclairer la négociation paritaire sur l'avenir des retraites, toujours en cours malgré son changement radical de format. ...

Aésio mutuelle renoue avec les bénéfices et finalise sa transformation

En 2024, Aésio mutuelle enregistre un chiffre d’affaires stable de plus de 2 milliards d’euros, dans un contexte économique marqué par l’inflation et des tensions structurelles sur les dépenses de santé. Après plusieurs années de pertes, la mutuelle boucle l’exercice sur un résultat net bénéficiaire de 15,3 millions d’euros, contre un déficit de 39,75 millions en 2023. Le...