Secret des affaires : pour la CFDT, les droits fondamentaux sont sacrifiés

Cet article est paru sur le site du syndicat de salariés CFDT

 

Au nom de la sécurité des entreprises, le parlement adopté définitivement le 21 juin la loi sur le secret des affaires, transposition de la directive européenne éponyme de juin 2016. Le respect des droits fondamentaux, lui, attendra.  

Depuis des mois, syndicats, ONG et citoyens interpellent gouvernement et parlementaires pour tenter d’infléchir le texte… En vain. « La France a fait preuve de zèle dans la transcription de la directive, qui avait au moins le mérite de spécifier que le secret des affaires ne peut porter atteinte à l’exercice du droit à la liberté d’expression et d’information ni à l’autonomie des partenaires sociaux, pointe le secrétaire national Philippe Portier. Le projet de loi fait fi de ces préalables. Il érige le secret des affaires en règle et relègue les libertés fondamentales au statut d’exception. » La définition des informations protégées par le secret des affaires, trop vaste, laisse les entreprises libres de qualifier « confidentielle » toute information. 

Risque pour les représentants du personnel et les salariés 

Un risque pour les représentants du personnel – d’autant que le projet de loi ne prévoit aucune possibilité d’utilisation et de divulgation des informations obtenues dans l’exercice de leur mandat. Le texte comporte également des risques pour les salariés, dont la mobilité professionnelle pourra être freinée par l’interdiction d’utiliser, au nom du secret des affaires, les « compétences acquises dans l’exercice de leurs fonctions ». Concernant les lanceurs d’alerte, la liste des faits pouvant faire l’objet d’une alerte se révèle nettement plus restrictive que celle prévue dans la loi Sapin II. « Il va falloir être très attentif aux premières jurisprudences », prévient la CFDT. Celles-ci pourraient arriver vite, la loi étant applicable dès la fin juin. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Une nouvelle présidente et un nouveau vice-président pour le comité économique des produits de santé

La présidente et le vice-président du comité économique des produits de santé (Ceps) viennent d'être nommés par arrêté ministériel. Virginie Beaumeunier occupera ainsi la présidence du Ceps pour une durée de trois ans à compter du 3 février 2025. Jean-Patrick Sales a, quant à lui, été désigné vice-président du Ceps, chargé spécifiquement du médicament, pour un mandat allant du 12 février au 30 avril...

Avis d’extension d’un avenant à la CCN des entreprises d’évaluations industrielles et commerciales

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 31 janvier 2025 les dispositions de l’avenant n° 73 du 19 novembre 2024 relatif aux modifications de la convention collective nationale des entreprises d’expertises en matière d’évaluations industrielles et commerciales du 7 décembre 1976, devenue convention collective nationale des sociétés d’expertises et d’évaluations...