Manuel Valls entreprend une série de consultations bilatérales, les 1er et 2 juin, avec les partenaires sociaux, consacrées à l’emploi dans les TPE et les PME. C’est une formule simplifiée de conférence sociale, le grand raout que François Hollande avait présenté comme l’invention du siècle, et qu’il a finalement abandonné depuis le boycott de la CGT et de FO, l’an dernier.
Ces consultations devraient préparer un train de mesures pour l’emploi présentées le 9 juin en Conseil des ministres.
L’inconnue majeure sur ces mesures reste de savoir si le gouvernement mettra à exécution son idée (évoquée à plusieurs reprises) d’un contrat unique de travail supposé simplifier le marché du travail. Le principe du contrat unique suscite un fort rejet parmi les organisations syndicales de salariés (la CFDT a d’ores et déjà annoncé qu’elle s’y opposerait) et une indifférence polie dans les organisations patronales. C’est assez dommage, car c’est en même temps une idée qui plaît à nos partenaires européens.
Le 9 juin n’est pas seulement la date d’un conseil des ministres. C’est aussi le lendemain du jour où la France doit expliquer à la Commission européenne quelles réformes de structure elle envisage pour revenir à 3% du déficit. Après la parution la semaine dernière du rapport de la Cour des Comptes sur l’augmentation des dépenses, la France doit montrer pattes blanches. L’exercice risque d’être difficile: non seulement la réforme drastique des retraites complémentaires attendue par Bruxelles n’est pas prête, mais la réforme du marché de travail ne suscite aucun engouement.
Pour le gouvernement, le risque est modéré mais réel. Si la crise qui couve avec la Grèce modère les ardeurs de la Commission dans son goût de la sanction à tout va, les réformes structurelles se font attendre en France et rien n’exclut qu’elle soit soumise à des pénalités.