La dernière étude de l’UFC-Que choisir sur les complémentaires santé est loin de plaire aux premiers intéressés. La Mutualité française a immédiatement réagi en rejetant purement et simplement les résultats en raison de la méthodologie utilisée.
Ce que conteste la Mutualité française, par la voix de Thierry Beaudet, son président, c’est la représentativité des résultats. En effet, comme nous l’indiquions hier dans notre critique objective de l’étude, l’association n’a obtenu que 498 contrats différents. Face aux plus de 40 millions de contrats portés par les organismes de complémentaire santé, il est difficile de croire à la représentativité de l’étude. La Mutualité conteste la technique de l’appel à témoignage utilisé par l’UFC-Que choisir qui “ne peut pas être considéré[e] comme une méthode sérieuse et représentative“. L’organisation représentant les mutuelles préfère se rattacher aux études de la Drees, dont le panorama sort en général en avril (voir ici le panorama 2019).
La Mutualité française n’est pas seule à critiquer la méthode employée par l’association. Le CTIP s’est fendu d’une série de tweets expliquant pourquoi les données de l’étude sont fausses :
Etude @UFCquechoisir sur les #complémentaires #santé : le @ctip déplore une méthodologie peu rigoureuse et en réfute les résultats. #Factchecking en thread ⬇️⬇️⬇️ (1/5)
— CTIP (@ctip) February 12, 2020
D’autres acteurs, tels que Malakoff Médéric Humanis, ont directement répondu en publiant leurs propres chiffres évaluant la hausse moyenne des cotisations.
La hausse moyenne des cotisations de Malakoff Humanis est de 2,8% pour l'année 2020, et non 8,2% comme indiqué par UFC Que choisir. https://t.co/1WSa0HUz1y@ctip
— Malakoff Humanis (@MalakoffHumanis) February 12, 2020
D’après les données recueillies par la Mutualité française à partir de 13 millions de personnes, la hausse tarifaire moyenne en 2020 serait de 2,4%. Difficile de rapporter ce chiffre à l’étude de l’UFC-Que choisir qui parle, elle, d’une hausse médiane de 5%.
Le communiqué de la Mutualité française s’attache également à contrer l’argument selon lequel la concurrence induite par la résiliation facilitée entrainera une baisse des cotisations. Selon M. Beaudet, cette réforme ne fera qu’augmenter les coûts d’acquisition des complémentaires santé et cassera les mécanismes de solidarité. Il ne faut donc pas s’attendre à une baisse des prix. En revanche, la concurrence accrue qui arrivera avec la résiliation facilitée entrainera probablement une concentration plus importante des acteurs de la complémentaire santé.