Forfait-jours dans le conseil : un patronat grand seigneur !

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises les discussions importantes qui ont lieu dans le conseil au sujet du forfait-jours. Souhaitant renégocier au plus vite l’accord actuel, dont la légitimité juridique est loin d’être établie et qui engendre par conséquent bien des sueurs froides dans les entreprises de la branche, le patronat se montre particulièrement généreux avec les salariés… 

Dans l’état actuel des choses, déjà problématique comme nous l’avons dit, le cadre employé au forfait-jours doit être classifié en position 3.1 ou avoir une rémunération au moins égale à deux fois le PMSS d’une part et avoir une rémunération au moins égale à 120% du minimum conventionnel de sa catégorie d’autre part.  

Lors de la commission paritaire nationale qui s’est déroulée fin novembre, le Syntec et le Cinov, les deux chambres patronales, ont proposé un nouveau régime qui diminue sensiblement les droits des cadres. Pourrait en effet être embauché au forfait-jours tout cadre “ayant une position 2.1 et une rémunération au moins égale à 120% du minimum conventionnel de sa catégorie”. La Cour de cassation, qui a jugé sévèrement plusieurs accords forfait-jours, serait sans doute intéressée par cette proposition. 

Que les salariés se rassurent toutefois : le Syntec et le Cinov savent récompenser les efforts des troupes. Ils s’engageraient notamment à diminuer le nombre de jours travaillés annuellement… d’une journée ! De 219 à 218 jours.  

La CGT récapitule la situation à l’aide du tableau suivant : 

 

Aujourd’hui Demain
Position 3.1 ou 2 fois le PMSS et120 % du minimum conventionnel de sa catégorie Position 2.1 et120% du minimum conventionnel de sa catégorie
3.1 = 3 422,10 €Et avec les 120% : 4 106,52 € 2.1 = 2 324,15 €Et avec les 120% : 2 788,98 €

 

La CGT (19,5 %) s’indigne évidemment de ce schéma avancé par les chambres patronales : “Est-il besoin de faire un commentaire ? Quelle organisation syndicale va oser signer une telle régression ?” S’il est vrai que, dans le conseil, la CFDT (33,5 %), la CFTC (15 %) et la CFE-CGC (20,5 %) sont des interlocutrices plutôt fiables du Syntec et du Cinov, il se pourrait bien que, sur ce coup-là, elles soient dans l’impossibilité de les suivre. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Une nouvelle représentante des exploitants au sein de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, nomme une représentante des exploitants et anciens exploitants au sein du conseil d’administration de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines. Il s'agit de Anne Thauvin qui est nommée en tant que membre titulaire du conseil d’administration de la Caisse autonome nationale de la sécurité sociale dans les mines. Elle y représentera les exploitants et anciens exploitants, en remplacement de...
allocation sociale unique
Lire plus

Retraites : la Cour des Comptes plus réservée sur les solutions que sur le constat

La Cour des Comptes a rendu public, hier, le second des deux rapports, consacré au lien entre système de retraites d'une part et compétitivité et emploi d'autre part, que le Premier ministre François Bayrou lui avait commandés afin d'éclairer la négociation paritaire sur l'avenir des retraites, toujours en cours malgré son changement radical de format. ...

Aésio mutuelle renoue avec les bénéfices et finalise sa transformation

En 2024, Aésio mutuelle enregistre un chiffre d’affaires stable de plus de 2 milliards d’euros, dans un contexte économique marqué par l’inflation et des tensions structurelles sur les dépenses de santé. Après plusieurs années de pertes, la mutuelle boucle l’exercice sur un résultat net bénéficiaire de 15,3 millions d’euros, contre un déficit de 39,75 millions en 2023. Le...