L’université d’été du MEDEF ouvre ses portes aujourd’hui. Elle est consacrée aux jeunes. On y retiendra peu de tables rondes majeures, mais une assez forte présence de ministres de second rang (Thierry Mandon, Laurence Rossignol, Axelle Lemaire) et la participation d’Emmanuel Macron en vedette américaine. Pour le reste, le MEDEf a dégotté quelques participants exotiques comme la reine de Jordanie ou la première dame de Côte d’Ivoire.
Pour le MEDEF, il fait reconnaître que la rentrée ne prête guère à l’euphorie ni à la rigolade.
Sur le plan économique, la reprise reste toujours incertaine et la crise en Chine fragilise encore les quelques brindilles qui semblaient prendre. Les perspectives qui s’ouvrent ne sont guère engageantes et ne pousseront pas à l’audace.
Sur le plan politique, la rentrée du MEDEF est particulièrement tendue. Le gouvernement prépare actuellement un projet de loi de finances qui devrait comporter des baisses d’impôt pour les particuliers. Seront-elles financées, comme le propose le camp des aubrystes, par une partie des sommes dévolues au pacte de responsabilité? Malgré les dénégations du gouvernement, l’inquiétude apparaît d’autant plus que Manuel Valls s’est fendu d’une interview dans les Echos où il demande aux entreprises de respecter leur engagement en matière d’emploi. Le risque pèse donc de voir les baisses des charges amputées de quelques milliards.
Sur le plan syndical, le gouvernement a donné aux mouvements patronaux jusqu’au 15 novembre pour se mettre d’accord sur une technique de comptage de la représentativité. Celle-ci intègrera-t-elle le nombre de salariés employés par les adhérents ou seulement le nombre d’entreprises? Le serpent de mer de la représentativité patronale ressort donc, et risque de paralyser pour longtemps l’unité patronale.
Enfin, les négociations sur les retraites complémentaires piétinent, et, dans une interview à l’Opinion, Pierre Gattaz annonce qu’il préfère ne pas signer d’accord plutôt que d’augmenter les cotisations. Un curieux arbitrage qui signe la mort du paritarisme à l’AGIRC et à l’ARRCO: on voit mal comment l’Etat pourrait accepter que les partenaires sociaux ne trouvent pas de solution à une situation que la Commission Européenne a signalée comme délicate en juin. Rappelons que l’éventuel déficit de l’AGIRC et de l’ARRCO sera comptabilisé dans les déficits publics.