Négociation chômage : du surplace, encore du surplace, toujours du surplace

Réunis mardi pour une séance de négociation sur l’assurance chômage qui devait donner lieu à une discussion sur le bonus-malus sur les contrats courts, les partenaires sociaux ont, comme prévu, échoué à s’entendre sur quoi que ce soit de tangible et même, en réalité, à aborder le sujet.

 

La seule décision sur laquelle ils se sont mis d’accord a été de se donner quelques semaines de plus afin d’aboutir à une nouvelle convention Unédic. 

Pas de bonus-malus

Refusant catégoriquement d’instaurer un système national et interprofessionnel de bonus-malus sur les contrats courts, les dirigeants du Medef ont réussi leur pari de ne pas en discuter mardi dernier. Il faut, à cette occasion, reconnaître à Hubert Mongon, le négociateur du Medef, un certain talent en matière d’animation de réunions, puisque cela fait plusieurs séances de négociations chômage d’affilée qu’il semble réussir à faire en sorte que chacun reste autour de la table alors qu’aucun sujet de discussion précis ne se trouve sur cette table. L’exercice méritait d’être salué. 

… et des alternatives floues

Si le Medef avait d’ailleurs promis, lors de l’avant-dernière séance de négociation, qu’il arriverait à la suivante avec de sérieuses pistes alternatives au bonus-malus, force est de constater que, dans ce domaine, là encore, les représentants des salariés n’ont pas eu grand chose à se mettre sous la dent. 

Interrogés par l’AFP, les représentants des organisations modérées ont pourtant fait savoir qu’ils n’étaient pas fermés à l’idée de discuter de solutions alternatives au bonus-malus, comme par exemple la priorité à l’embauche en contrat long pour les salariés en “contrats courts récurrents”, l’amélioration de l’accès à la formation, au logement et à la mobilité géographique des salariés aux contrats précaires, la définition des secteurs pouvant bénéficier d’un CDD multiremplacement ou encore le développement des groupements d’employeurs. 

Un projet patronal pour le chômage le 31 janvier

Quoi qu’il en soit des difficultés des partenaires sociaux à entrer dans le vif du sujet de la négociation chômage, les esprits les plus optimistes estimeront toutefois qu’une décision importante a été actée mardi dernier. M. Mongon a promis d’arriver le 31 janvier prochain avec un projet patronal global pour l’assurance chômage. Ce projet serait composé de trois chapitres : la gouvernance du système, les contrats courts et les conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi.  

S’appuyant sur cette promesse, les partenaires sociaux ont convenu de se donner jusqu’à fin février pour aboutir à un accord sur une future convention Unédic. 

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