Amiante : la violation des obligations de sécurité est comdamnée

Cet article provient du site du syndicat FO.

Condamnés pour avoir violé délibérément l’obligation générale de sécurité qui pesait sur eux, ainsi que les obligations relatives à la protection contre les risques liés à l’inhalation de poussières d’amiante, tant à l’égard des salariés qu’à l’égard du public avoisinant, dont une école située en contrebas. Les salariés travaillaient sur un chantier, lancé en 2012 et situé en Corse, où étaient construits des immeubles sur des terrains amiantifères. La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le 19 avril dernier le pourvoi qui visait la condamnation en appel en janvier 2016 (Cass. crim., 19-04-2017, n°16-80695). Elle l’a fait avec force et a même ordonné la publication de sa décision tant au bulletin criminel qu’au bulletin d’information de la Cour de cassation et sur son site Internet (F-P+B+I), indiquant un arrêt important. 

Un risque immédiat…

Les plaignants, le chef de chantier et la société de BTP, arguaient notamment que la loi pénale stipule un risque immédiat (article 223-1 du code pénal), alors que le degré de probabilité de développer un cancer ne se réalisera que dans les trente à quarante ans suivant l’inhalation des poussières d’amiante. Pour la Cour de cassation, le risque de dommage doit être certain sans qu’il soit nécessaire que ce risque se soit réalisé de manière effective. Et pour elle, il l’est en l’état des données de la science disponibles, notamment s’agissant du rapport du 26 octobre 2005 de la mission d’information amiante créée par le Sénat, qui fait état de 35 000 personnes mortes d’une maladie de l’amiante en France entre 1965 et 1995, et du probable décès d’ici à 2015 de 50 000 à 100 000 autres personnes. De plus, par plusieurs procès-verbaux, l’inspectrice du travail avait fait état de l’insuffisance du dispositif pour protéger les salariés et le public de la propagation des fibres d’amiante (protections et confinements insuffisants, absence de nettoyage des engins, etc.), alors que doit être remplie une obligation générale de sécurité de résultat. Pour la Cour, il y a donc bien eu une exposition d’autrui à un risque de mort, de mutilation ou d’infirmité permanente, en relation directe et immédiate avec la violation manifestement délibérée des dispositions du Code du travail

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Les accords CCN en PDF sont tous dans la nouvelle bibliothèque Tripalio

Une toute nouvelle bibliothèque d'accords signés dans les conventions collectives nationales (CCN) au format PDF est maintenant accessible sur Tripalio. Plus besoin d'aller fouiller dans les bases de Légifrance ! Tous les textes officiellement mis en ligne sont désormais consultables et téléchargeables depuis notre base de données. La bibliothèque d'accords CCN de Tripalio est facilement...

Acheel triple son résultat net consolidé en 2024

L'assureur Acheel publie tout juste son rapport sur la solvabilité et la situation financière (SCFR) pour l'année 2024. Les paramètres de l'entreprise sont très positifs et témoignent d'une très bonne dynamique. L'entreprise Acheel se démarque des autres insurtech concurrentes par sa démarche d'intégration de l'IA à la base de l'ensemble de ses projets. D'après son rapport, cela permet par...

Résultats : Apicil retrouve la croissance en 2024

Le groupe Apicil a récemment diffusé ses résultats annuels pour 2024. Ces résultats sont marqués par un retour à un chiffre d'affaires en croissance et la présentation du nouveau plan stratégique "Impulsions 2028". Contrairement à l'année 2023 où Apicil avait connu un recul de son chiffre d'affaires de 5,7%, l'année 2024 a été très positive...

Ministère de l’autonomie et du handicap : départ d’une conseillère en charge des aidants

Un arrêté du 11 avril 2025, publié au Journal officiel du 12 avril, acte la fin de fonctions d’une conseillère au sein du cabinet de la ministre déléguée chargée de l’autonomie et du handicap, auprès de la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles. Marion Fauvet, conseillère soutien aux aidants et société inclusive, quitte officiellement ses fonctions ce 14 avril 2025. Elle avait rejoint le cabinet en janvier...

Nomination à la commission spécialisée du COCT sur les pathologies professionnelles

Par arrêté du 10 avril 2025, publié au Journal officiel du 13 avril, une nouvelle représentante des employeurs est désignée au sein de la commission spécialisée relative aux pathologies professionnelles du Conseil d’orientation des conditions de travail (COCT), au titre du collège des partenaires sociaux. Sur proposition du mouvement des entreprises de France (MEDEF), Marie-Thérèse Mbida est désignée en qualité de titulaire au sein de la commission...

Une nouvelle représentante pour la CFE-CGC à la CNNCEFP

Un arrêté en date du 9 avril, publié au Journal officiel du 12 avril 2025, entérine la nomination d’une nouvelle suppléante à la Commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) ainsi qu’à sa sous-commission chargée de la restructuration des branches. Sur proposition de la CFE-CGC, Laurence Matthys est nommée suppléante en remplacement de Barbara Reginato, qu’elle remplace dans les deux instances....