La 6e ordonnance Macron égratigne définitivement les délégués syndicaux

Les délégués syndicaux pouvaient craindre de perdre leur monopole de négociation en entreprise face aux nouveaux conseils d’entreprises d’après la première version de la 6e ordonnance Macron. Finalement, le texte qui vient de paraître au Journal officiel, accompagné de son rapport, ne fait que les égratigner : mais les conséquences sont quasi-identiques. 

Rappelons que les conseils d’entreprises fusionnent CHSCT, CE, délégués du personnel et éventuellement délégués syndicaux : le prochain article L. 2321-2 du code du travail indique que ces conseils pourront être imposés par accord de branche étendu à toutes les entreprises qui n’ont pas de délégué syndical. 

 

Délégués syndicaux et conseils d’entreprises à armes égales

La 6e ordonnance Macron apporte une modification qui a son importance au pouvoir de négociation des conseils d’entreprises. Désormais, ces conseils pourront aussi négocier un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), chose qui ne leur était pas permise par les ordonnances initiales. 

Si l’on se reporte à l’ordonnance du 22 septembre 2017 créant le conseil d’entreprise, on comprend vite que cet apport met le conseil d’entreprise au même niveau que les délégués syndicaux. En effet, l’article L. 2321-1 du code du travail précise que le conseil d’entreprise “est seul compétent pour négocier, conclure et réviser les conventions et accords d’entreprise ou d’établissement“. Le gouvernement a donc complété sa panoplie en lui permettant de négocier les PSE. 

Il est probable que les conseils d’entreprises viennent à remplacer définitivement les délégués syndicaux. N’oublions pas que l’entreprise peut décider elle-même d’instituer un conseil d’entreprise, même si elle dispose d’un ou plusieurs délégués syndicaux. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...