Depuis quelques jours, la CFDT multiplie les signaux contradictoires vis-à-vis du projet de loi El Khomri et de la mobilisation sociale à laquelle il donne lieu. Soufflant le chaud et le froid, Laurent Berger avait fini par donner le sentiment qu’il ne savait pas très bien lui-même où il allait. D’après nos informations, la fébrilité serait en effet actuellement maximale du côté de la centrale cédétiste. Autant, d’ailleurs, que du côté des opposants résolus au projet de loi.
Chez ces derniers, on est convaincu que la CFDT est en passe de se mettre d’accord avec le gouvernement afin de faire passer le projet de loi. “Ce ne serait plus qu’une question d’heures. Il semble qu’ils aient obtenu quelques concessions sur les prud’hommes et sur deux ou trois autres aspects” explique une responsable de la CGT, qui poursuit : “On savait bien, depuis le début, que les dirigeants de la CFDT attendaient le moindre geste gouvernemental pour accepter le texte. Plusieurs indices nous font penser que c’est ce qui est en train d’arriver.”
Du côté de la CFDT, rien ni personne ne confirme, pour l’heure, une telle information. La principale centrale dite “réformiste” se contente d’affirmer que le projet de loi fait toujours l’objet de “concertations” avec l’exécutif. “Nous ne nous prononcerons pas avant lundi” y précise-t-on.
Quoiqu’il en soit, à la CGT, certains ont décidé, en urgence, d’appeler à l’organisation d’un rassemblement devant le siège de la CFDT à partir de midi. L’appel, destiné aux salariés et aux jeunes et relayé sur les réseaux sociaux et par chaînes de SMS, demande de prévoir le nécessaire pour tenir en cas d’occupation nocturne. Notre interlocutrice, liée à l’appel, s’insurge : “Ils veulent tout faire pour éviter le développement d’un mouvement social d’ampleur ! Nous allons donc nous faire entendre”. Chaude ambiance en prévision en cette fin de semaine du côté du Boulevard de la Villette !