Les syndicats français de l’énergie défilent devant le parlement européen contre l’ouverture à la concurrence des concessions

Cet article provient du site du syndicat de salariés FO

 

La fédération FO de l’Energie et ses homologues de la CFDT, de la CGT et de la CGC, appellent les hydrauliciens à aller manifester devant le Parlement européen à Strasbourg ce 13 mars. Elles s’opposent à l’ouverture à la concurrence des concessions hydrauliques françaises, avec le soutien des fédérations syndicales européenne (EPSU) et internationale (IndustriAll). 

Le 7 février dernier le gouvernement a confirmé aux organisations syndicales avoir transmis à la Commission européenne des propositions sur les modalités de l’ouverture à la concurrence des concessions hydro-électriques. 

La France, premier producteur hydroélectrique d’Europe

Depuis un peu plus de deux ans, très exactement depuis octobre 2015, la Commission européenne a en effet mis en demeure la France de passer à l’acte en matière d’ouverture de ses concessions au secteur privé. 

Cela constituerait une étape particulièrement déterminante dans la création du marché européen de l’électricité initiée par l’Union Européenne il y a plus de vingt ans, dans la mesure où la France, avec ses plus de 600 barrages et plus de 400 usines hydrauliques est le plus puissant producteur hydroélectrique d’Europe. 

Propriétés à 100 % de l’État français, les barrages et usines hydrauliques du pays sont actuellement concédés à 85% à EDF, dont l’État est toujours actionnaire à plus de 80%, et pour le reste aux filiales d’Engie (ex GDF-Suez) : la CNR (Compagnie nationale du Rhône) et la Shem (Société hydroélectrique du Midi). 

Quand l’État français se fait hara-kiri

Le gouvernement, s’il a refusé de donner le texte écrit de ses propositions aux organisations syndicales, n’en a pas moins clairement indiqué que l’ouverture à la concurrence serait organisée par lots (« paquets » est le terme consacré) et que même si EDF présentait la meilleure offre, elle ne pourrait remporter l’intégralité des concessions au sein de chaque paquet, a informé la fédération Energie et Mines FO (FNEM-FO) au sortir de la réunion du 7 février. 

Celle-ci, jugeant cette démarche totalement inacceptable pour le service public, a proposé dès le 12 février une journée de grève massive spécifique à l’énergie hydraulique lors d’une réunion intersyndicale. 

Production d’électricité, mais aussi gestion de l’eau : les syndicats dénoncent le bradage d’un patrimoine public particulièrement précieux

Irrigation agricole, actions anti-sécheresse, aide à la pisciculture, aménagements de plans d’eau pour les activités sportives et de loisir… La gestion des ouvrages hydroélectriques n’a pas pour seule finalité de produire de l’électricité, une grande partie de son rôle consiste aussi à gérer les ressources en eau du pays, soulignent les quatre fédérations syndicales (FO, CFDT, CGT, CGC) dans un communiqué commun du 6 mars, appelant à une manifestation devant le parlement européen à Strasbourg ce 13 mars. 

La proposition du gouvernement à la Commission européenne vise, expliquent-elles, à brader le patrimoine hydroélectrique national au profit d’une logique exclusivement financière en méprisant les spécificités d’un modèle hydroélectrique français qui a su montrer son efficacité en matière d’intérêt général et de service public. 

C’est pourquoi, considérant que ce dossier ne saurait se réduire à une négociation technique entre les fonctionnaires français et les services de la Commission européenne, elles demandent que l’avenir du patrimoine hydro électrique national fasse l’objet d’un véritable débat politique

L’enjeu en quelques chiffres

L’hydroélectricité française produit 10 % de la production électrique totale du pays. Bien qu’énergie d’appoint, elle se révèle indispensable au réseau, notamment en hiver. On dit de cette énergie qu’elle est le meilleur gestionnaire de la période de pointe de consommation, en complément du nucléaire. 

En trois minutes –et sans émanations polluantes– l’hydroélectricité française est capable de mobiliser 25 000 MW, soit l’équivalent de 20 tranches nucléaires (source : Livre Blanc de l’Energie publié en 2016 par la FNEM-FO en défense d’un mix énergétique équilibré). 

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