La CFDT salue les premières avancées du gouvernement sur le pouvoir d’achat

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT

 

Après plusieurs semaines de fortes contestations dans l’ensemble du pays, le président de la République a détaillé ses mesures en faveur du pouvoir d’achat. 

Ce 10 décembre, Emmanuel Macron a-t-il prononcé son premier vrai discours social ? Après trois semaines de mobilisation des gilets jaunes, le président de la République semble en tout cas avoir « su trouver les mots pour décrire une situation sociale dégradée dans notre pays, assortie d’une forme de mea culpa sur ces prononcés par le passé et qui ont pu blesser », relevait le lendemain Laurent Berger. Voilà pour la forme. 

Sur le fond, quatre mesures immédiates doivent permettre de relancer le pouvoir d’achat des Français les plus modestes. En premier lieu, « le salaire d’un travailleur au Smic augmentera de 100 euros par mois dès 2019 ». Qu’est-ce à dire ? Le montant du Smic mensuel net ne sera pas revalorisé de 100 euros au 1er janvier, le salaire minimum ne bénéficiant que de la hausse légale automatique prévue par la loi, de 1,8 % (soit une vingtaine d’euros nets). Les personnes payées au Smic vont en fait bénéficier d’une hausse anticipée* de la prime d’activité (qui a remplacé le RSA « activité » début 2016) versé par l’Etat. La CFDT, ayant poussé pour une hausse de la prime d’activité, y voit « une première réponse qui ne résout cependant pas toutes les questions de pouvoir d’achat, sur les salaires et la nécessité d’avoir des négociations dans les entreprises sur la répartition de la valeur ajoutée créée ». 

Un geste fort 

Autres mesures concernant les salariés : la défiscalisation des heures supplémentaires. Elles seront exonérées d’impôt et de cotisations sociales dès janvier 2019 (une suppression des charges sociales étant à l’origine actée dans le projet de loi de finances 2019, à compter de septembre). Enfin, Emmanuel Macron a demandé « à tous les employeurs qui le peuvent de verser une prime de fin d’année à leurs employés ». Une prime facultative, à l’initiative de l’employeur, pour laquelle les employeurs n’auront à « acquitter ni impôt ni charge ». Les salariés, eux, n’auront pas d’impôts supplémentaires sur ce surcroît de revenu. 

Quant aux retraités, dont le pouvoir d’achat a été malmené ces derniers mois, le chef de l’État a choisi un geste fort, en annulant la hausse de la CSG pour les retraités dont la pension est inférieure à 2 000 euros par mois. Avant d’admettre que « l’effort qui leur a été demandé était trop important et n’était pas juste ». Au final, il y aura trois taux de CSG : le taux réduit (3,8 %), le taux plein (8,3 %) et, désormais, un taux intermédiaire à 6,6 % pour les pensions comprises entre 1 200 et 2 000 euros. 

Repenser notre contrat social 

Selon la CFDT, ces mesures immédiates (dont le coût total est estimé à 10 milliards d’euros) sont à souligner. « Mais ce premier pas doit s’opérer dans la continuité », précise-t-elle d’emblée. Certaines questions – logement, transition énergétique, transport… – n’ont pas été abordées. Elles devront faire l’objet des débats territoriaux et nationaux qui vont s’ouvrir. Pour ces raisons, la CFDT continue d’appeler à la tenue d’un « Grenelle du pouvoir de vivre », et appelle le Président à réunir rapidement les acteurs pour mener ce débat. La réunion à l’Élysée qui a précédé l’intervention d’Emmanuel Macron a certes ramené les corps intermédiaires au centre du jeu. « Ça ne peut pas être un one shot, ce n’est pas en faisant une seule réunion que l’affaire sera résolue. La question est : qu’allons-nous coconstruire dans les territoires ? Il faut se donner la chance de construire avec tout le monde », insistait la secrétaire générale adjointe de la CFDT, Marylise Léon. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...