La présidente du Syntec renonce à candidater à la présidence du Medef

Elle avait, un temps, fait partie des responsables patronaux dont le nom revenait avec insistance comme successeur potentiel de Pierre Gattaz à la tête du Medef. Viviane Chaine-Ribeiro, la présidente du Syntec, la fédération du conseil, vient pourtant d’annoncer à l’Opinion qu’elle renonçait à candidater à la présidence du Medef. Les candidats sérieux au poste sont désormais peu nombreux. 

“L’âge du capitaine”

Viviane Chaine-Ribeiro affiche, certes, sa détermination à défendre les entrepreneurs de France. “Les attentes et les besoins des entrepreneurs doivent être notre priorité. Que veulent-ils ? De quoi ont-ils besoin au quotidien et sur le terrain ? Étant viscéralement attachée à l’entreprise, je partage leurs attentes simples mais exigeantes, pour pouvoir assurer la performance économique qu’on attend d’eux. Face à la brutalité et la rapidité des changements de modèles, ils attendent que l’on simplifie leurs contraintes, sécurise leurs protections sociales, des services accessibles, de vrais outils pratiques, adaptés et pensés pour eux ! Notre action doit avoir pour seule obsession de les aider à entreprendre, à se développer, à créer de l’emploi dans les meilleures conditions” écrit-elle ainsi. 

Hélas pour Mme Chaine-Ribeiro, ces grandes ambitions pour le patronat français se sont heurtées à un obstacle technique imprévu : “l’âge du capitaine”. “Ces sujets se trouvent vampirisés par la polémique sur « l’âge du capitaine » dans le cadre de l’élection du prochain président du Medef dans… 8 mois. Ce n’est pas sérieux” s’emporte-t-elle. Elle dit en avoir tiré la conclusion qu’elle devait se retirer de la course présidentielle afin “de revenir d’urgence à nos fondamentaux”. 

Le renoncement de la présidente du Syntec, que Tripalio avait pu concevoir il y a plusieurs mois déjà, ne signifie pas pour autant qu’elle entend disparaître du paysage patronal confédéral. Elle affirme au contraire vouloir mettre son “énergie”, sa “réflexion” et son “expérience” au service “des organisations patronales”. Elle entend notamment promouvoir une réforme du syndicalisme patronal reposant sur l’idée que son financement doit reposer non plus sur “des subventions” mais sur “des cotisations”. Il n’est pas dit que ceci plaise à tout le monde au sein du patronat français… 

Combien de candidatures (sérieuses) ?

En agissant comme elle le fait, Viviane Chaine-Ribeiro reconnaît implicitement qu’elle partage l’interprétation des statuts du Medef selon laquelle il ne faut pas avoir atteint l’âge de 65 ans pour candidater à la présidence de l’organisation. Elle signifie également qu’elle n’est pas favorable à une révision des statuts juste avant l’élection. Ce faisant, elle exprime ce qu’elle pense désormais de la candidature de Jean-Dominique Sénard, le patron de Michelin. Autre candidat potentiel autrefois jugé sérieux à la présidence de la confédération patronale, il est lui aussi concerné par le problème de la limite d’âge. Du point de Mme Chaine-Ribeiro, le sort de M. Sénard est donc réglé. Dans cette configuration, on imagine mal le patron de Michelin persévérer dans ses intentions. 

La compétition pour la direction du Medef ne perd toutefois pas tout son intérêt. Si l’on en croit toujours l’Opinion, plusieurs responsables patronaux se seraient récemment déclarés intéressés par la présidence confédérale. Patrick Martin, le président du Medef Auvergne-Rhône-Alpes et Frédéric Motte, le président du Medef Hauts-de-France devraient candidater. En outre, Christian Nibournel, président d’Accenture France et Benelux et Marc Hervouet, figure patronale du secteur du commerce, auraient eux aussi fait part de leur intérêt pour la présidence du Medef. 

Les rapports de force au sein de la principale confédération patronale française étant ce qu’ils sont, ces ambitions présidentielles multiples ne sauraient toutefois faire oublier que, dans l’état actuel des choses, les candidatures de Geoffroy Roux de Bézieux, actuel numéro 2 du Medef, et d’Alexandre Saubot, président de l’UIMM, demeurent les plus sérieuses. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #2 : le point sur la santé des HCR et la prévoyance des Services à la personne

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : rejet du socle solidaire et responsable par la ministre Amélie de Montchalin

Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

La solidarité au cœur du Comptoir des Branches de Malakoff Humanis

Le 2 décembre 2025, Malakoff Humanis a réuni ses partenaires dans un lieu conviviable pour une nouvelle édition du « Comptoir des branches ». Lancé en mai 2021 à l’initiative du groupe de protection sociale Malakoff Humanis, il agit comme un lieu d’échange et de co-construction pour les partenaires sociaux des branches professionnelles autour de la protection sociale. Ce rendez-vous s’est imposé comme un espace d’échange incontournable. À l’occasion des 10 ans du dispositif de solidarité, cette soirée était...
Lire plus

Le socle solidaire et responsable écarté du PLFSS en 2e lecture

C'est sans grande surprise que les députés ont supprimé hier (3 décembre 2025) l'article 6 quater, créant un socle solidaire et responsable, du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Cet article inséré par le Sénat devait permettre de commercialiser des contrats moins généreux en termes de prestations que l'actuel contrat responsable et...

La Mutualité française appelle les français à participer aux Etats généraux de la santé et de la protection sociale

Ce communiqué a été diffusé par la Mutualité française. Comment les Français peuvent-ils se réapproprier leur protection sociale ? En donnant leur avis dans le cadre des Etats généraux de la santé et de la protection sociale, estime Julien Damon, professeur associé à Sciences Po. Il s’est exprimé lors du lancement...

Intériale quitte la Mutualité Française

Plusieurs confrères de la presse spécialisée annoncent, ces dernières heures, la décision prise par Intériale, ayant longtemps joué un rôle central dans l'assurance santé des agents et anciens agents du ministère de l'Intérieur, de quitter la fédération nationale de la mutualité française. Cette décision résulterait notamment des tensions survenues entre opérateurs mutualistes, et dans le cadre de leur représentation, au cours de la mise en œuvre de la réforme...