Cet article a été initialement publié sur le site de l’UPA
L’activité des entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité s’est dégradée au cours du 4éme trimestre 2015 et sur l’ensemble de l’année.
Si l’économie française s’est légèrement redressée au cours des trois derniers mois de l’année 2015 en raison d’une conjoncture externe favorable (baisse du prix du pétrole et dépréciation de l’euro face au dollar), les entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité ont connu pour leur part une dégradation de leur activité au cours de cette période. Le chiffre d’affaires a ainsi reculé de 2% au 4ème trimestre, la tendance annuelle connaissant la même dégradation.
Ce résultat est cependant en trompe-l’œil. La baisse globale provient en effet principalement des mauvais résultats de l’hôtellerie-restauration qui a subi de plein fouet les effets des attentats. Le chiffre d’affaires de ces entreprises a ainsi chuté de 8,5%.
A l’inverse, les artisans du bâtiment (-1,5%) et des travaux publics (-3,5%), ont réussi à fortement atténuer la baisse d’activité qui était à son paroxysme il y a un an. Mieux encore, les activités des entreprises de l’alimentation et de la fabrication se sont stabilisées (0%) pour la première fois depuis de nombreux trimestres, tandis que les artisans des métiers de service ont connu un repli limité (-0,5%). Le recul du chiffre d’affaires est plus sensible dans les entreprises sans salarié (-4%) que dans les autres (-1% dans les entreprises de 6 salariés et plus). Les attentats de novembre sont également à l’origine d’une contraction plus marquée de l’activité en Ile-de-France (-4%).
Les artisans et commerçants de proximité demeurent globalement inquiets quant à l’évolution de leur activité. Pour autant, l’horizon se dégage légèrement concernant les difficultés de financement puisque l’écart entre les professionnels constatant une détérioration de leur trésorerie et ceux constatant une amélioration se réduit.
Au vu de ces résultats, l’UPA tient à réaffirmer que l’action gouvernementale en faveur des TPE-PME, de l’emploi, et de l’apprentissage, n’est pas à la hauteur des enjeux.
Le Président de l’UPA Jean-Pierre Crouzet a ainsi déclaré : « Si l’on veut réellement libérer le formidable potentiel de création d’emplois et de richesses propres à l’artisanat et au commerce de proximité, il convient de baisser drastiquement et définitivement le coût du travail. Je demande également au gouvernement d’engager sans tarder une lutte active et efficace contre toutes les formes de concurrence déloyale, et de permettre à la jeunesse française d’acquérir des compétences plutôt que de laisser à penser que l’on peut créer son entreprise sans aucune qualification »
* Enquête réalisée à la demande de l’UPA par l’Institut I+C dans la première quinzaine du mois de janvier 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 4700 entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité.