Réforme du CIF : les partenaires sociaux unis contre Murielle Pénicaud

Cet article a été rédigé pour le site du syndicat de salariés CGT

 

La ministre du Travail vient de déclarer devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale que ce sont les partenaires sociaux « qui dans leur accord ont décidé de remplacer le CIF par le CPF de transition ».
 

Elle en explique la raison. Selon elle : « … ils ont proposé un développement massif du CPF dans leur accord. Du coup, sachant que les trois quarts des formations entrent dans le CPF, le CIF doit être un complément pour les formations plus longues, et non pas intervenir à la première heure. » 

Bien que la CGT ne soit pas signataire de cet accord, elle ne peut que dénoncer une telle duplicité. Cette déclaration est en effet malhonnête. Dans sa lettre de cadrage de la négociation, le gouvernement exigeait bien que : « Le CPF doit donc devenir l’unique droit personnel à la main des individus… ». 

Mais derrière cette provocation se cache une part de vérité. 

Dès le début de la négociation, la CGT a appelé les autres organisations syndicales à ne pas se laisser enfermer par un document d’orientation gouvernemental trop contraignant. Elle les a également alertées sur le risque d’une démarche qui tenterait de satisfaire à des exigences gouvernementales plus ou moins explicites. 

Les bilatérales avec le cabinet de la ministre ont pesé négativement sur la négociation à coup de « points durs » à satisfaire, de « lignes rouges » à ne pas franchir. 

Cela n’aurait pas été possible si ces rencontres avaient été collectives comme le demandait la CGT. Ces bilatérales visaient à diviser les confédérations syndicales en leur faisant croire qu’elles étaient des interlocuteurs privilégiés. C’est bien le piège dans lequel chaque organisation ne doit pas tomber. 

La CGT n’a pas signé cet accord notamment parce qu’il acte la mort du CIF et par voie de conséquence celle des Fongecif. 

Elle continue à défendre le CIF, cet extraordinaire acquis des salariés de ce pays, ainsi que les Fongecif, ces organismes qui font vivre ce droit et lui donnent toute sa force grâce au conseil qu’ils offrent à ses bénéficiaires, conseil indissociable du CEP et pour lequel ils doivent absolument être préservés. 

Elle s’adresse aux parlementaires car ce sont bien eux qui peuvent décider de revenir sur l’accord et s’opposer aux injonctions paradoxales de la ministre en rétablissant le CIF dans la loi. 

 

Cet article a été rédigé pour le site du syndicat de salariés CFTC

 

Réponse aux propos de Murielle PENICAUD devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale du 23 MAI 2018 

C’est avec beaucoup d’étonnement que la CFTC a pris connaissance des propos de la Ministre du travail devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale concernant le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». 

Répondant à une question sur la suppression du CIF et ses conséquences quant aux devenir des FONGECIF et de leurs personnels, la Ministre a jugé bon attribuer l’initiative aux partenaires sociaux. En effet, selon la Ministre, c’est l’ANI du 22 février 2018 qui a remplacé le CIF par le CPF de transition professionnelle. C’est pour le moins faire preuve d’amnésie en oubliant de rappeler que les partenaires sociaux ont été contraints par une feuille de route pour négocier. C’est oublier également les déclarations de la Ministre avant même l’ouverture de la négociation, lesquelles déclarations annonçaient déjà la disparition du CIF. 

De tels propos sont irrespectueux vis-à-vis des partenaires sociaux. 

En négociant l’ANI les partenaires sociaux ont tout fait pour conserver la philosophie du CIF en lui substituant un CPF de transition professionnelle administré par les FONGECIF conformément à leurs compétences jusque-là reconnues

Force est de constater que la Ministre en a décidé autrement en reprenant le CPF de transition professionnelle sans conserver les FONGECIF comme opérateurs dédiés. Cette initiative est donc bien la sienne ! 

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