Hier avait lieu une séance de négociation sur le chômage. A la veille du premier mouvement contre le projet de loi El-Khomri, cette séance devait aborder le sujet sensible des intermittents du spectacle, dont le régime devrait donner lieu à des économies. La séance n’a toutefois débouché sur aucune décision: le MEDEF a préféré se donner 15 jours pour avancer une première proposition chiffrée. Cette prudence n’est évidemment pas sans lien avec le débat sur la loi El-Khomri. Le patronat ne souhaite pas “agréger” les contestations des étudiants avec celles des intermittents, qui ne fait aucun doute.
Le patronat, comme la CFDT et la CFTC, souhaite en effet demander de nouveaux efforts aux intermittents. Le projet de document transmis par le Medef avant la séance veut leur imposer de “poursuivre les efforts consentis dans le cadre de la dernière convention”, chiffrés à 190 millions d’euros en année pleine, et de réduire le “rapport dépenses/recettes” du régime spécifique, qui verse aujourd’hui 4,1 euros d’allocations pour 1 euro de contribution.
Selon l’Unédic, qui gère l’assurance chômage, le régime des intermittents était en déficit d’environ 950 millions d’euros en 2015.
Autre point d’achoppement: la volonté du Medef de faire converger les règles des intermittents vers celles du régime général.
Contrairement aux allocataires du régime général, qui respectent le principe “un jour cotisé = un jour indemnisé”, les intermittents peuvent être indemnisés plus longtemps qu’ils ne cotisent, mais avec un taux de remplacement, c’est-à-dire un niveau d’allocations, moins élevé.
FO et la CGT ont d’ores et déjà exprimé leur opposition aux mesures les plus dures.
Le prochain rendez-vous est fixé au 24 mars.