Loi El Khomri : une loi pour le dialogue social sans dialogue parlementaire

Les débats ont tourné cours à l’Assemblée nationale au sujet de la loi El Khomri

Lundi 9 mai 2016, en réponse aux amendements à l’article 1 de la loi, présentés par divers députés, Myriam El Khomri a émis un avis défavorable et en est venue à demander la réserve des votes sur les amendements jusqu’à nouvel ordre. Une grande partie des députés, dont Monsieur Vercamer et Madame Fraysse ont contesté cette décision en évoquant l’importance du débat parlementaire qu’ils estiment fondamental en démocratie. Pourtant à la fin de la séance, le Gouvernement n’a pas levé sa réserve, laissant planer l’ombre du 49-3 sur l’hémicycle. 

Sans grande surprise, mardi 10 mai 2016, bien que Myriam El Khomri ait à plusieurs reprises rejeté l’hypothèse d’un recours à l’article 49-3 de la Constitution, Manuel Valls a engagé la responsabilité du Gouvernement, suite au Conseil des Ministres du même jour, sur la loi travail. Il a insisté sur l’idée de la nécessité de faire passer cette loi pour renforcer le dialogue social et favoriser l’emploi. Selon Manuel Valls, cette loi est une loi de progrès social qui apporterait de nouveaux droits aux salariés, ce que contestent avec véhémence bon nombre de députés. 

Scandalisés par la demande de réserve de votes et par le recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, les députés LR et UDI n’ont pas tardé à déposer une motion de censure seulement quelques minutes après l’annonce de la décision du Premier Ministre. Ils seront peut être suivis des socialistes frondeurs ou des écologistes qui se réuniront aujourd’hui, mercredi 11 mai, pour discuter d’une éventuelle motion de censure : ces derniers ont déjà précisé qu’ils n’oseraient pas se rallier à celle déposée par la droite. Le Gouvernement joue gros et les tractations seront légion d’ici le vote des motions déposées. 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...