Le choix d’imposer 11 vaccins obligatoires alors que la communauté scientifique est divisée sur le sujet ne fait pas que des malheureux. Sanofi, principal producteur de vaccins en France, devrait bénéficier des remboursements de la sécurité sociale… soit un joli marché de plus de 150 millions supplémentaires.
La mesure, adoptée en loi de financement de la sécurité sociale, risque de jouer un vilain tour au gouvernement, tant les conditions de son adoption sont opaques. On se rappelle ici que le Conseil d’État, avait, en début d’année, enjoint à Marisol Touraine d’enjoindre Sanofi à produire le vaccin trivalent obligatoire. Le marché français était alors en pleine pénurie.
Curieusement, Marisol Touraine n’en avait rien fait et Agnès Buzyn, sa successeur, se place dans la continuité de cette politique. Au lieu d’imposer aux laboratoires le respect de leurs obligations, on modifie les règles pour suivre les évolutions de leur politique industrielle.
Quel coût pour la sécurité sociale?
Capital.fr s’est essayé à calculer le surcoût de la mesure pour les assurés sociaux. Selon ce site Internet, qui se fonde sur des données fournies par la Fédération des pharmaciens, la vaccination d’un nourrisson coûterait environ 250 euros de plus avec les 11 vaccins qu’avec les trivalents obligatoires aujourd’hui. Vu que les classes d’âge comptent environ 700.000 enfants, le chiffre d’affaires nouveau dégagé par les laboratoires se situerait entre 150 et 200 millions € annuels, remboursés par la sécurité sociale et les complémentaires santé.
On notera pour notre part que, selon le site Pharmanity.com, le trivalent de Sanofi est vendu ordonnance à 10€, contre 27€ pour le pentavalent. Il est donc acquis que la vaccination obligatoire nouvelle formule coûtera cher aux assurés sociaux, sans que le coût n’ait été expliqué clairement à l’opinion publique, et sans que l’impact sur le chiffre d’affaires de Sanofi n’ait été détaillé par le législateur.
Une compensation pour l’industrie pharmaceutique?
À la rentrée, l’industrie du médicament a fait part de ses regrets quant aux mesures d’économies annoncées sur le médicament dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018. Les industriels se sont dits déçus au vu du milliard€ d’efforts qui leur est demandé l’an prochain. Mais tout ne sera pas perdu, donc…