Validation du barème Macron : une décision regrettable pour la CFDT

Cette publication est issue du site du syndicat de salariés CFDT

 

 

La Cour de cassation a décidé d’entériner le plafonnement des indemnités prud’homales. Une “décision fortement regrettable” selon la CFDT. 

Leplafonnement des indemnités prud’homales tel qu’instauré par les ordonnances travail de septembre 2017 est-il conforme aux normes européennes et internationales ? C’est sur cette question que la Cour decassation devait se prononcer, après des mois de fronde de la part de plusieurs juridictions prud’homales qui refusaient d’appliquer le « barème Macron ». Le 17 juillet, elle a choisi de l’entériner, validantle principe du plafonnement des indemnités perçues par les plaignants. Une décision « fortement regrettable » pour la CFDT, qui voit dans le fait d’encadrer les indemnités prud’homales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse « une atteinte au principe de réparation intégrale du préjudice ». 

 

Auxyeux de la Cour, le principe du barème ne contrevient pas aux textes européens et internationaux, tels que les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT), la Charte sociale européenne ou la Convention européenne des droits de l’homme – trois textes centraux sur lesquels les opposants au principe de barémisation ont fondé leur argumentation. Dans son avis, la Cour indique en effet que ce barème estcompatible avec la convention 158 de l’OIT, qui demande « le versement d’une indemnité adéquate » en cas de licenciement abusif. Pour la Cour, « leterme “adéquat” doit être compris comme réservant aux États une marge d’appréciation, et que l’État, avec ce barème, ne fait qu’“user de sa marge” ». De même, la Cour a estimé que la Charte sociale européenne ne pouvait pas être invoquée, ce texte étant « sans effet direct en droit interne dans un litige entre particuliers ». 

 

Pas de force contraignante 

 

Sicette décision peut avoir une portée théorique, sa portée pratique, en revanche, reste limitée et non contraignante, explique Maud Renaud, responsable du service juridique à la Confédération. « Il ne s’agit que d’un simple avis de la Cour de cassation, qui n’a pas d’autorité de la chose jugée. Il ne lie donc ni les conseils de prud’hommes ni les cours d’appel. » Le débat est donc loin d’être clos et la contestation du barème loin d’être terminée : à la fin septembre, deux jugements sont attendus auprès des cours d’appel de Paris et de Reims, dans lesquels la CFDT est partie intervenante. Deux affaires qui soulèvent la question du respect du barème. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #3 : les CCN face à l'assurance obsèques de l'enfant de -12 ans

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #3 : les enjeux de la rentrée de septembre 2025

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #2 : Le point sur les catégories objectives dans les CCN

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #1 : Les accords santé face aux fusions de CCN

Vous pourriez aussi aimer

Le retour du PLFSS 2026 au Palais Bourbon s’annonce saignant

Après l'adoption solennelle du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026), le Sénat a transmis son texte en commission mixte paritaire. Mais il fallait s'y attendre, les 7 sénateurs et 7 députés ont mis moins d'une heure à constater l'incompatibilité des visions du Palais du Luxembourg et du Palais Bourbon. Le texte du PLFSS 2026 tel qu'il a été...

L’ACPR corrige un avis de transfert de contrats entre 2 assureurs islandais

L'ACPR publie une modification de son avis paru à la mi-novembre annonçant un transfert de contrats entre 2 assureurs islandais. La rectification est la suivante : ce n'est pas le 2 juillet 2025 que l'autorité de contrôle islandaise a approuvé ce transfert mais le 30 juin 2025. Dans le même temps la décision n'a pas pris effet le 24 juin 2025 mais le 30 juin 2025. La mise à jour de l'avis ...

Un nouveau conseiller rejoint la ministre chargée de l’autonomie et des personnes handicapées

Un arrêté ministériel acte la nomination d'un nouveau conseiller auprès de la ministre déléguée auprès de la ministre de la santé, des familles, de l'autonomie et des personnes handicapées, chargée de l'autonomie et des personnes handicapées, Charlotte Parmentier-Lecocq. C'est Mathieu Pardell qui est nommé en tant que conseiller bien vieillir et santé. Il a pris ses fonctions le 24 novembre 2025. Retrouvez ...