Depuis maintenant un an et demi, le vaste secteur de la métallurgie (environ 1,5 millions de salariés) est engagé dans une négociation visant à unifier en un seul texte conventionnel les nombreuses conventions collectives qui le couvrent actuellement. La tournure prise par les discussions relatives aux classifications et au temps de travail conduit la CGT à prendre ses distances avec la négociation.
Discorde sur l’essentiel
Au cours des derniers mois, Tripalio a évoqué à plusieurs reprises les échanges d’amabilité qui ont eu lieu entre la CGT, première organisation salariale de la branche, et l’UIMM à propos de la mise sur pied d’une grille unique de classifications. La CGT n’a pas cessé de dénoncer ce qu’elle estime être une volonté de la chambre patronale de mettre fin à la logique du déroulement générique de carrière, au profit d’une logique plus centrée sur l’individualisation des carrières.
A ces désaccords s’en sont ajoutés d’autres, au chapitre du temps de travail cette fois-ci, la CGT estimant là encore que les anciennes protections et majorations dont les salariés bénéficient jusqu’à maintenant sont très largement remises en cause.
Des projets d’accords critiqués
Alors que les discussions sur les classifications et le temps de travail arrivent à leur terme, la CGT juge le résultat définitivement mauvais. Elle déplorant en effet “la non reconnaissance des diplômes, la fin des déroulements automatiques de carrière”, s’interroge sur “le devenir de la prime d’ancienneté sur les classifications” et critique la “première version du projet d’accord sur le temps de travail avec l’allongement du forfait jours, la baisse de la majoration et le doublement du contingent d’heures supplémentaires”.
Autrement dit, la première organisation de la branche considère que les discussions, qu’elle qualifie de “négociation unilatérale” se résument à des “provocations” avancées par un “patronat rétrograde”. On imagine sans peine l’ambiance dans les salles de travail…
Le consensus rompu
C’est dans ce contexte de tensions croissantes entre l’UIMM et la CGT que cette dernière a décidé de ne pas signer l’avenant de prolongation de l’accord de méthode organisation l’unification conventionnelle de la branche. Si la CGT assure qu’elle continuera à participer aux négociations et si l’UIMM peut continuer à compter sur les autres organisations pour aboutir à un accord général, il n’en demeure pas moins que cette défection publique n’est pas une bonne nouvelle pour la suite des discussions.
A toute chose, malheur est toutefois bon : Alexandre Saubot, le président de l’UIMM, pourra, certes, se prévaloir de ce combat avec la CGT dans le cas où il déciderait de se présenter à la présidence du Medef.