La semaine va être compliquée dans l’hexagone. Cinq grèves contre les réformes du Code du travail sont planifiées à partir du 18 septembre. Chaque strate de la population française est touchée : les chauffeurs routiers mèneront par deux fois des actions : les retraités sont appelés à se mobiliser, de même que les partisans de la France Insoumise. Enfin, un appel national est lancé pour le milieu de semaine.
Les routiers ouvrent donc le bal de ce cyclone social d’après l’expression de Jean-Luc Mélenchon. Aujourd’hui, plusieurs axes routiers de France sont d’ores et déjà bloqués. A Lille, le trafic est saturé ce matin 18 septembre. Les dépôts de carburants seront visés. Si le risque de pénurie de carburant n’a pas encore été évoqué, Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération CGT-Transports assure que “cette grève aura des conséquences très concrètes sur l’économie française”. Ils manifesteront une nouvelle fois dans un mouvement reconductible le 25 septembre.
Ils manifestent contre la précarisation probable de leurs emplois. Dans un milieu où les TPE et les PME représentent 75% des entreprises, les représentants sociaux craignent le renforcement de la concurrence déloyale.
Paradoxal quand on sait que le secteur du transport routier est en plein boum. Sur le premier trimestre 2017, il s’agit du 4e secteur le plus dynamique de France. Alors quoi ? Le gouvernement voudrait-il tuer cette belle dynamique ?
Ordonnances travail, travailleurs détachés ; le transport routier en danger ?
La question se pose car la problématique des travailleurs détachés n’est toujours pas résolue. Vendredi 15 septembre, Dominique Riquet, vice-président de la commission transports et tourisme du Parlement européen, proposait de taxer de façon égale les chauffeurs nationaux et internationaux. Cette mesure entraînerait probablement la faillite de plusieurs entreprises installées hors de France, où les charges sociales et les salaires sont plus faibles.
Cette mesure serait censée contrebalancer les augmentations dues aux ordonnances travail. Pour autant, pas sûr que cette directive sur les travailleurs détachées soient concluante. La Pologne et la Commission de Bruxelles se montrent assez réticents.
La mobilisation continue tous les deux jours
Le 21 septembre, c’est un appel à la grève générale et nationale qui a été lancé. Un préavis spécifique a d’ores et déjà été déposé pour les salariés du privé et de la fonction publique des secteurs sociaux et médico-sociaux.
La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon sera dans les rues le 23 septembre pour dénoncer à son tour les ordonnances travail. Cependant, aucun syndicat n’a déposé de préavis de grève. Philippe Martinez, CGT, avait expressément refusé de prendre part au mouvement, prônant le fait que la CGT devait garder son indépendance en ne se joignant à aucun parti politique.”
Le 28 septembre, les retraités seront dans la rue pour lutter contre la hausse de la CSG, qui devraient en impacter 60%. La mobilisation est d’autant plus importante que si certains profiteront d’une baisse de la taxe d’habitation, la plupart n’auront droit à aucune compensation car ils ne paient pas cette taxe.
Si aujourd’hui le retrait de loi parait loin des possibilités, force est de constater que le nombre de mobilisations augmente de jour en jour. Le bras de fer ne fait que commencer !