Un salarié nouvellement engagé peut-il se voir appliquer un accord d’entreprise déjà remplacé ?

La chambre sociale de la Cour de cassation vient de rendre un arrêt intéressant rappelant les modalités d’application d’un accord collectif selon la date d’entrée dans l’entreprise. Dans les faits, un accord d’entreprise signé en 1988 relatif à la valorisation de l’ancienneté par l’évolution indiciaire automatique tous les trois ans a été remplacé par un autre accord en 1998. Ce nouvel accord de substitution a mis en place une prime spécifique empêchant une différence de traitement entre deux salariés placés dans des situations équivalentes. 

 

L’accord d’entreprise déjà remplacé ne s’applique pas aux nouveaux salariés

L’un des salariés de l’entreprise, embauché en 2000, estime que le principe « à travail égal, salaire égal » n’a pas été respecté par son employeur car l’une de ses collègues, ayant la même fonction, avait un indice salarial supérieur au sien. Le salarié considère que, dans le cadre du principe d’égalité de traitement, il doit pouvoir bénéficier d’une évolution indiciaire lui permettant d’avoir la même rémunération que sa collègue. 

Cependant, pour valider son raisonnement, il est nécessaire de lui appliquer l’accord conclu en 1988, antérieur à l’entré en vigueur du salarié dans l’entreprise… Il n’en faut pas plus à la Cour de cassation pour rejeter le pourvoi du salarié qui affirme que « les salariés engagés postérieurement à l’entrée en vigueur d’un accord de substitution ne peuvent revendiquer, au titre du principe d’égalité de traitement, le bénéfice des dispositions prévues par l’accord collectif antérieur« . 

La réponse est claire, même en cas de revendication portant sur l’égalité de traitement, dès lors qu’un accord a déjà été remplacé par un nouvel accord de substitution, le salarié nouvellement recruté ne peut pas en réclamer l’application. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : Stéphanie Rist défend le principe de la taxe Ocam

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #1 : Les accords santé face aux fusions de CCN

Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : rejet du socle solidaire et responsable par la ministre Amélie de Montchalin

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

You May Also Like

Bruno Angles rejoint le cabinet Oliver Wyman

Le précédent directeur général de l'AG2R La Mondiale, Bruno Angles, va rejoindre les équipes du cabinet de conseil en stratégie Oliver Wyman. Notamment actif dans les domaines spécialisés des infrastructures publiques, de la finance, les transports et de la gestion des risques, ce cabinet américain est une entité du géant mondial du courtage Marsh. Bruno va y occuper la fonction de senior advisor. ...

Le CEA est en quête de son assureur santé

Après avoir annoncé, au cœur de l'été, l'arrivée de son appel d'offres pour trouver son organisme de complémentaire santé, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) publie officiellement son appel d'offres. Le CEA donne ainsi aux organismes de complémentaire santé candidats jusqu'au 7 janvier 2026...

Avis d’extension d’un avenant de prévoyance dans la CCN de l’import-export et du commerce international

Le ministre du travail et des solidarités envisage d’étendre, par avis publié le 12 décembre 2025, les dispositions de l’avenant du 13 novembre 2025 à l'accord du 19 janvier 2004 relatif au régime de prévoyance, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de l’import-export et du commerce international (IDCC 43). ...