C’est un nouveau cas de mauvaise gestion à l’hôpital dans le Groupe hospitalier Nord-Vienne (Nouvelle-Aquitaine). En octobre, le comité avait annoncé boucler l’année avec un déficit supérieur à 7 millions d’euros malgré un plan de réduction des dépenses. L’ARS a retoqué le projet de budget 2018 et de nouvelles suppressions de postes sont à venir.
On le sait, l’actualité des hôpitaux n’est pas rose. Les problèmes de gestion sont légion dans un secteur qui ne cesse de s’enliser dans les déficits financiers. Un nouveau cas de mauvaise gestion est dévoilé au grand jour, concernant cette fois les hôpitaux de Châtellerault et Loudun situés en Nouvelle-Aquitaine. Le Groupe hospitalier continue de perdre de l’argent malgré un plan de réduction des dépenses, laissant présager des suppressions de postes.
Le plan d’économies fait perdre 3 millions d’euros supplémentaires
Courant octobre, le directeur de l’établissement avait annoncé lors d’une réunion que le Groupe hospitalier bouclerait l’année avec 7,3 millions d’euros de déficit sur un budget total de 80 millions d’euros. En 2016, il avait bouclé l’année avec 4 millions d’euros de déficit. L’établissement a donc perdu 3 millions d’euros supplémentaires en un an, alors qu’un plan d’économies “drastique” a été mis en place. Déjà en 2011, un rapport de la Cour des comptes appuyait sur le fait que l’établissement était dans un objectif de réduction des dépenses… et de sa masse salariale.
Les charges de personnel ont également baissé de 1,34% en moyenne par an. Le centre hospitalier est donc bien engagé dans le mouvement de réduction de sa masse salariale figurant dans les engagements du plan de retour à l’équilibre en 2007. Pour pallier ces nouvelles pertes, l’Agence régionale de santé (ARS) a annoncé le versement d’une aide exceptionnelle d’urgence de 3,5 millions d’euros. Déjà fin 2016, l’ARS avait voté une rallonge de 1,2 million d’euros pour aider le groupe que les banques menaçaient de lâcher.
De nouvelles économies pour plus de perte?
Lors de la présentation du projet de budget 2018 du Groupe hospitalier Nord-Vienne, le directeur Stéphane Péan prévoit une économie d’1,7 million d’euros. Pourtant, si l’on suit le scénario des années précédentes, la réduction des dépenses avaient menées à des pertes supplémentaires… Et même si l’établissement parvient à réaliser son objectif, le déficit sera toujours élevé. Les prévisions ne sont pas suffisantes pour l’Agence régionale de santé. Cette dernière ne compte pas accorder une aide d’urgence gratuitement, puisque le directeur a trois mois pour présenter un nouveau projet de budget. D’après les informations de la Nouvelle République, l’ARS a retoqué le premier projet de budget 2018 présenté et a demandé à l’établissement de “trouver de nouvelles sources d’économies”.
Déjà plus de 60 postes supprimés, et ce n’est pas fini
Dans la réduction des dépenses, des postes disparaissent. Il est prévu de supprimer 25 équivalents temps plein en 2018. Il ne faut pas oublier qu’entre 2015 et 2017, l’établissement a déjà été amputé de 61 équivalents temps plein (-5,6 % des effectifs). Et alors que le directeur souhaite travailler sur le développement de nouvelles activités (voir encadré ci-contre), il a également annoncé vouloir réduire les lits en cardiologie et en maternité par exemple. Le syndicats n’ont pas tardé à réagir, craignant une nouvelle dégradation des conditions de travail du personnel et de prise en charge de patients. Ils dénoncent les nombreuses suppressions de postes et la position de l’ARS qui demande toujours plus d’économies. “ […] Seul le maintien de toutes les activités permettra de garder une offre de soins de proximité face à une politique nationale qui vise à réduire l’offre et à tout concentrer sur les grandes agglomérations”s’insurge la CFDT.