Troubles à la CGT : après les affiches sado-maso, des rumeurs de cambriolage

Bon nombre de nos lecteurs ont probablement entendu parler de l’affaire des affiches sado-masochistes publiées en fin de semaine dernière par une organisation liées à la CGT et mettant en scène Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, et Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef.

 

Après cette malheureuse affaire, une autre semble commencer à faire quelque peu parler d’elle en interne : des rumeurs se font de plus en plus insistantes concernant un cambriolage qui aurait eu lieu dans les locaux de la confédération durant le confinement. 

Un coup de cravache pour la CGT

S’il est inutile de revenir ici sur les détails scabreux de la polémique politico-syndicale suscitée par les affiches sado-masochistes que l’organisation Info-Com CGT a cru bon de devoir répandre dans l’espace public, on tirera tout de même deux enseignements de cette débâcle cégétiste. 

D’une part, on notera qu’ironie de l’histoire, la CGT, pour qui la promotion des causes minoritaires diverses et variées tient lieu de seule politique cohérente depuis plusieurs années, s’est trouvée prise à son propre piège, victime d’un prêchi-prêcha qu’elle a contribué à rendre socialement dominant. D’autre part, l’empressement dont la direction confédérale de la CGT a fait preuve afin de s’associer au concert des condamnations de l’initiative de son organisation – et quoi que l’on pense, sur le fond, de ladite initiative – témoigne du fait que la centrale de Montreuil, qui fut longtemps le bastion imprenable de la classe ouvrière française, paraît aujourd’hui se soumettre bien volontiers aux injonctions politiques de l’Etablissement. 

Une affaire de cambriolage ?

Alors que l’affaire des affiches sado-maso venait à peine de quitter les salles de rédaction, une autre affaire pourrait bien y pointer le bout de son nez. 

Une source interne à l’organisation, tenue pour être généralement bien informée de certaines pratiques qui peuvent y avoir cours, nous a rapporté qu’un cambriolage y aurait eu lieu durant la période du confinement, se traduisant par le vol d’une “grosse somme d’argent en liquide”. Cette source précise que les cambrioleurs auraient été au nombre de six et connaissaient suffisamment bien les locaux pour s’y déplacer aisément. Deux bureaux auraient plus particulièrement été ciblés : ceux de l’AFUL-CGT – qui gère les moyens de la centrale – et ceux de la direction administrative et financière. La police serait intervenue sur les lieux mais aucune plainte n’aurait été portée. 

Dans les locaux confédéraux, l’affaire ferait parler d’elle mais aucune information ne circule officiellement en interne. Contacté, le service de presse de la CGT nie “fermement” l’existence du cambriolage. “C’est tout à fait faux, c’est un mensonge !” affirme l’organisation, qui poursuit : “Nous publierons si nécessaire un communiqué de démenti”. D’autres sources connaissant bien les rouages confédéraux s’étonnent toutefois moins de l’éventualité d’un tel méfait : “Pour diverses raisons, il y a toujours un peu de liquide qui remonte à la confédération, comme probablement dans d’autres organisations. Ce qui m’étonne plus, si un cambriolage a vraiment eu lieu, c’est l’absence de plainte. Ce serait vraiment curieux !” Il est vrai. 

Affaire à suivre, bien entendu. 

Article initialement publié le 12 mai 2020. L’information du cambriolage a par la suite été confirmée par le Canard Enchaîné.

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