Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés FO
Un travailleur indépendant sur cinq en France est en fait dépendant révèle une note de l’Insee publiée le 10 avril dernier. Si, selon cet institut, son statut se définit par l’absence de lien de subordination juridique, la réalité économique semble autre : 20% d’entre eux se disent dépendants financièrement d’une relation unique (la plupart du temps un client) leur apportant en moyenne 75% ou plus de leurs revenus sur un an. En bref, résume l’Insee 619 000 indépendants sont dans une relation de dépendance, soit 20 % des indépendants et 2,3 % des personnes en emploi
.
Figures libres et programmes imposés
Le pourcentage d’indépendants-dépendants devrait être plus élevé si la catégorie n’englobait pas des situations assez diverses : allant des chauffeurs aux exploitants agricoles en passant par les patrons de l’industrie, du commerce et des services ou les dirigeants de société. Elle a considérablement augmenté, passant de quelque 2,3 millions en 2006 à 3,1 millions en 2017 (chiffres Insee), notamment en Ile-de-France dans certains services aux entreprises
. Sobre, l’Insee constate que ces relations de dépendance imposent des contraintes : elles limitent l’autonomie quant au contenu des tâches, aux horaires et à la fixation des prix
. Ce qui laisse apparaître une ligne assez ténue avec la subordination et limite de potentielles insubordinations.