Travailleur handicapé à la RATP : le public pas mieux que le privé !

La RATP a récemment été condamnée à verser 58 000€ d’indemnités à un salarié handicapés. En cause : un défaut de reclassement, du harcèlement moral et des retenues sur salaires injustifiées. Un jugement qui fait penser que le secteur public n’est finalement pas si vertueux… 

Première nouvelle : les institutions publiques ne feraient donc pas mieux que les entreprises privées. C’est en tous cas ce que semble démontrer l’une des dernières décisions du conseil prud’hommal de Paris. 

Ce dernier à condamner la RATP à verser une indemnité de 58 000€ à un salarié reconnu comme handicapé, pour défaut de reclassement et harcèlement moral.  

« Manquement à l’obligation de reclassement »

Une victoire pour ce conducteur de bus qui avait fait son entrée à la RATP en 2010. Il reçoit un an plus tard un « avis d’inaptitude définitifs à son poste » après avoir subi une agression au travail. Seulement, son calvaire ne fait que commencer. 

Comme l’explique le Conseil de prud’hommes, « le fait d’affecter le salarié à des missions provisoires successives, sans justifier de tentatives de recherches pour un reclassement sur un poste pérenne (…), caractérise un manquement à l’obligation de reclassement. » 

« Retenues sur salaires injustifiées et absence de prise en compte du handicap »

Le juge évoque aussi des « sanctions et retenues sur salaires injustifiés ». Il condamne la société à verser à son ex-salarié 25 000€, soit le rappel de son salaire et les congés payés induits. 

Cela correspond à la différence entre le salaire qu’il a perçu après son accident de travail et le salaire correspondant à l’emploi qu’il occupait avant son accident. 

 

Par ailleurs, on apprend durant l’audience que l’employeur public (la RATP étant un établissement public à caractère industriel et commercial) n’avait que faire de la situation de son conducteur de bus. Ce dernier n’avait pas accès au local dédié aux personnes à mobilité réduite et qu’il travaillait dans un bureau situé au « 2e étage sans ascenseur.«  

L’absence totale de prise en compte du handicap de son salarié ne peut être justifié par quelques éléments objectifs que ce soit, et le fait que celui-ci « ait pu avoir un comportement ou des propos inacceptables, notamment à l’égard de sa supérieure hiérarchique (…), ne justifie pas pour autant des sanctions et des retenues sur salaires pour des motifs non justifiés.  

 

Contactée par l’AFP, la RATP n’a pas souhaité répondre aux sollicitations.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

FWU Life Insurance : le portail clients est ouvert

L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) signale l'ouverture du portail internet qui permet aux clients lésés d'échanger plus facilement avec les responsables de la liquidation de l'assureur. Les clients sont invités à s'inscrire pour faciliter leurs échanges et pour être informés de l'évolution du dossier. Toutes les informations ...
Lire plus

CCN : comment identifier les codes APE les plus prometteurs

Identifier les codes d'activité des entreprises (codes APE) les plus susceptibles d'appliquer une convention collective nationale (CCN) est maintenant bien plus facile sur Tripalio. Chaque page de synthèse de CCN vous permet de trier la liste des codes APE en fonction de leur taux de rattachement pour établir votre stratégie commerciale. Prenons l'exemple de la convention collective des bureaux d'études techniques et sociétés de conseil, dite Syntec (...
Lire plus

Santé collective de l’Education nationale : un sénateur réclame des droits supplémentaires que les salariés n’ont pas

La réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) de la fonction publique est de plus en plus concrète avec le déploiement de la santé collective et de la prévoyance collective au 1er mai 2026 pour le personnel de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur, de la recherche, de la jeunesse et des sports. A ce titre, un sénateur relaie des inquiétudes liées aux cas de dispenses d'adhésion et aux cotisations dues par les agents retraités. ...