Travail détaché : la CFTC revient sur les nouvelles règles en vigueur

Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFTC

 

La loi Avenir professionnel a été adoptée le 1er août 2018. Elle comprend notamment un certain nombre de mesures destinées à durcir les sanctions contre la fraude au détachement, à assouplir les règles relatives à certains types de détachement et à renforcer la lutte contre le travail illégal. 

D’abord, qu’est-ce qu’un salarié détaché ? D’après la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, il s’agit d’un salarié qui travaille habituellement dans un pays étranger, pour un employeur installé et exerçant son activité dans un pays étranger, et qui vient travailler en France à la demande de cet employeur, pour une durée limitée. 

Des sanctions plus dures

La loi Avenir professionnel comporte un certain nombre de mesures relatives au détachement de salariés et au travail illégal : 

  • Le doublement des amendes infligées aux employeurs qui ne respectent pas les règles du détachement : 4000 € maximum par salarié détaché, et 8000 € en cas de récidive dans les deux ans.
  • Le devoir de vigilance du donneur d’ordre étendu au paiement des amendes administratives. Celui-ci devra vérifier que son sous-traitant (l’entreprise à laquelle il fait appel pour exécuter à sa place une partie d’une prestation) a payé ses amendes pour les infractions qu’il aurait éventuellement commises.
  • La possibilité pour la Direccte d’interdire le détachement pour une durée de deux mois renouvelable en cas de non-paiement d’une amende administrative.

Plus de souplesse pour certains types de détachement

  • Les obligations administratives des employeurs assouplies dans certains cas : si l’employeur détache un salarié pour son compte propre (pas de contrat entre lui et un destinataire) ou si le salarié détaché exerce une activité listée par arrêté pour des prestations de courtes durées ou ponctuelles. Exemples : un salarié artiste se produisant ponctuellement en France, un salarié professeur intervenant dans une conférence…
  • Des obligations administratives susceptibles d’être aménagées pendant un an pour les employeurs qui détachent des salariés de manière récurrente.
  • Le « droit de timbre » supprimé. Cette contribution forfaitaire par salarié détaché à laquelle était théoriquement soumis l’employeur n’a en fait jamais été mise en œuvre.

Une lutte renforcée contre le travail illégal

  • La « cessation d’activité » étendue au donneur d’ordre : le préfet pourra fermer le site du donneur d’ordre sur lequel un salarié est détaché illégalement. Cette possibilité n’existe aujourd’hui que dans le BTP.
  • La « fraude à l’établissement » assimilée à du travail dissimulé. L’employeur (de salariés détachés en France) qui n’exerce, dans le pays où il est établi, qu’une activité administrative ou de gestion interne sera considéré comme fraudeur. Par exemple : une entreprise qui a son siège en Irlande, qui n’a aucune activité de production en Irlande et qui utilise le détachement pour les salariés qui travaillent dans ses usines installées en France.
  • Une « liste noire » sera mise en ligne par le ministère du Travail. Y apparaîtront toutes les condamnations pour travail dissimulé en bande organisée d’un mineur soumis à l’obligation scolaire ou d’une personne vulnérable..
  • Un « droit de communication général » pour l’inspection du travail. Celle-ci pourra exiger la communication de tout document, renseignement ou information utile à une enquête pour travail illégal, y compris auprès des administrations, et des tiers (organismes de protection sociale, fournisseurs et clients) sans que s’y oppose le secret professionnel.
Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...