Syndicats des Energies : vers une mobilisation ?

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés FO.

 

Communiqué de FO Énergie et Mines 

Les menaces pesant sur l’avenir des Services publics de l’énergie sont bien réelles. La prochaine remise en question de notre régime de retraite pourrait en être la boite de pandore. 

D’ores et déjà le démantèlement s’amorce : 

  • Mise en concurrence de l’hydraulique ;
  • Menaces sur la péréquation tarifaire et de l’équité dans la distribution,
  • Offshorisation des emplois à Engie ;
  • Baisse de 50 % des effectifs gaziers depuis séparation ;
  • Entrée de nouveaux salariés hors Statut ;
  • Suppressions d’emplois généralisés ;
  • Lien intergénérationnel menacé ;
  • Perte de la souveraineté nationale sur les réseaux, etc.

On voudrait justifier la mise à mort du Service public de l’énergie qu’on ne s’y prendrait pas mieux. Certes, pour le moment, la situation économique des IEG n’est pas la même que celle de la SNCF. Pour autant, il suffit d’un mauvais choix d’investissement ou d’engagement politique pour faire basculer le système. 

Ce genre de risque peut se traduire à l’instar de la mise en oeuvre de Hinkley Point que FO avait jugé prématuré et risqué pour le groupe EDF. 

À la SNCF, des décisions nuisibles ont été prises depuis les années 90 rendant sa situation économique aujourd’hui désastreuse avec une dette qui ne se résorbe plus. Mais comme le disent les cheminots, « cette dette n’est pas la leur ». 

Qu’est-ce que révèle l’ouverture à la concurrence des services publics du transport et de l’énergie ? 

Baisse des tarifs ? Meilleure qualité de service ? 

Les usagers ne sont pas dupes et observent les exemples européens notamment britanniques où l’ouverture est la plus ancienne. Les prix ont augmenté que ce soit dans le rail ou l’énergie et la qualité de service est catastrophique. Soyons pragmatiques : quelle entreprise privée s’engagerait sur de l’investissement de réseau ou de la desserte rurale éloignée des installations rentables ? 

Ainsi, ouvrir l’hydraulique à la concurrence permettra d’offrir à des opérateurs privés les moyens de s’enrichir, certainement pas de garantir des prix modérés, cela particulièrement lorsque les TRV (tarifs règlementés de vente) électricité sont menacés. Dans le même temps, ceux du gaz sont en voie d’extinction. 

Les cheminots ont parfaitement raison (car ce n’est pas le Statut qui creuse la dette) de s’opposer à la volonté avérée de détruire leur entreprise comme Service public, d’ouvrir à une concurrence acharnée ses structures, de démanteler plusieurs milliers de kilomètres parce que « non-rentables », de priver les nouveaux embauchés du statut les opposant ainsi aux agents restés statutaires ; c’est déjà ce qui s’est produit avec l’ancien GDF où agents statutaires ont côtoyé dans les mêmes emplois des salariés sous convention privée ; on ne peut mieux faire pour diviser ! 

Pour mémoire, en juin 2017, les employeurs des IEG envisageaient d’obtenir de ce même gouvernement la mise à mort de notre statut par la voie des ordonnances. 

FO Énergie et Mines avait été à l’initiative d’une action de résistance intersyndicale, et la menace d’une grève massive le 22 juin 2017, veille d’élections législatives, avait stoppé net ces ambitions destructrices. 

Certes, les IEG ne sont, pour le moment, pas en ligne de mire, car les chantiers sociaux sont déjà largement ouverts par ailleurs en France, mais pour combien de temps ? 

Pour ces raisons, FO Énergie et Mines demande une intersyndicale au plus vite. 

Agir, pour ne pas subir 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

C2S : les règles de non-activité et de ressources sont révisées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, vient préciser les modalités d’application de l’article L. 861-2 du code de la sécurité sociale concernant l’accès à la complémentaire santé solidaire (C2S). Le texte modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS). Le décret introduit un nouvel article...

CNSA : les règles de composition et de fonctionnement du conseil sont modifiées

Un décret du 28 juin 2025, publié au Journal officiel du 29 juin, modifie plusieurs articles du code de la sécurité sociale (CSS) afin d’ajuster la composition et le fonctionnement du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Le texte vise à synchroniser les mandats, harmoniser les règles de délibération et prévenir les conflits d’intérêts, dans la perspective du renouvellement partiel du conseil prévu au 1er février 2026. Le décret...

Dotation 2025 des CESP : plus de 39  M€ alloués par l’assurance maladie

Deux arrêtés publiés au Journal officiel du 29 juin 2025 précisent les dotations des régimes obligatoires d’assurance maladie consacrées aux contrats d’engagement de service public (CESP) pour l’année 2025. Un premier arrêté daté du 26 juin 2025 fixe la dotation versée au Centre national de gestion (CNG). Ainsi, la part de dotation destinée spécifiquement au financement des CESP s’élève à 29 404 800 euros pour l’année 2025. ...

Un nouveau représentant des départements entre au conseil de la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel du 28 juin, modifie la composition du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Maël de Calan est nommé membre titulaire du conseil au titre des représentants des conseils départementaux. Il a été désigné par l’Association des départements de France (ADF). Il remplace à ce poste Stéphane Haussoulier. ...

Le nouveau modèle papier de l’arrêt de travail est maintenant obligatoire

Pour lutter contre les arrêts de travail frauduleux un décret généralise l'obligation d'utiliser le nouveau formulaire papier lorsque l'arrêt n'est pas déclaré en ligne. Le décret paru au Journal officiel du 29 juin 2025 précise que l'assuré placé en arrêt de travail (ou dont l'arrêt est prolongé) qui veut envoyer son justificatif au format papier doit désormais transmettre la version originale signée d'un formulaire spécifique. Ce nouveau formulaire est...