Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CFDT.
Plusieurs fois reportée, la réforme de la santé au travail devrait finalement voir le jour en 2020, avait annoncé au début mars la députée Charlotte Lecocq, rédactrice du rapport demandé par le gouvernement. Interrompues pendant le confinement, les discussions paritaires vont reprendre à la mi-juin.
Avec la crise, la santé des travailleurs est devenue le premier enjeu pour que les entreprises restent en activité. La question de la responsabilité des employeurs et les défaillances de notre système de prévention sont revenues en force. Mais, en l’absence de document d’orientation du gouvernement, on ne connaît toujours pas le cadre des échanges qui reprennent.
Un lourd bilan en préambule
La CFDT approuve cette initiative mais renouvelle sa demande d’une négociation sur la santé au travail et la qualité de vie au travail, nourrie des enseignements issus de l’épidémie de Covid-19 : « Les services de santé au travail ont été soumis aux mêmes obligations que les autres employeurs du secteur privé quant aux consignes gouvernementales face à l’épidémie, consignes difficiles à combiner avec leur mission d’intérêt général. Le système a montré ses limites, et l’accompagnement des entreprises et des travailleurs doit être repensé », affirme Catherine Pinchaut, secrétaire nationale. Pour la CFDT, les travaux qui reprennent devront permettre également de traiter d’autres sujets qui ont émergé depuis la mi-mars : « Il va falloir notamment être très vigilants à propos des dérogations accordées par la loi d’urgence sanitaire sur le temps de travail et relancer le débat relatif à la reconnaissance du Covid-19 comme imputable au travail pour tous les salariés qui ont été exposés. »