L’état de santé de la population en France en 2017 est le sujet d’un rapport de la DREES rendu cette année. On apprend que la mortalité prématurée reste importante dans le pays.
Près d’un décès sur cinq en France est prématuré (décès avant 65 ans). C’est le constat établi par la DREES cette année. Et malgré une mortalité prématurée qui a diminué entre 2000 et 2013 de 22,9 % chez les hommes et de 15,1 % chez les femmes, elle est deux fois plus élevée pour les hommes.
30 000 cas de décès prématurés auraient pu être évités
En 2013, sur les 106 000 cas de décès prématurés, plus de 30 000 auraient pu être évités. La mortalité évitable représente en 2013, 30 % de la mortalité prématurée. Elle est 3 fois plus élevée chez les hommes. L’une des raisons qui explique le poids des hommes dans les décès prématurés, réside dans le fait que l’espérance de vie à la naissance est plutôt moyenne chez les hommes. Ainsi, les trois indicateurs que sont la diminution de la mortalité, de la mortalité prématurée et de la mortalité, sont plus élevés pour eux. Le rapport permet également de mettre en évidence les régions où il y a le plus de décès prématurés, et c’est dans le nord que cela se passe. Chez les femmes, c’est en Île-de-France que le taux est le plus élevés. Pour les hommes, la Normandie, la Bretagne et le Hauts-de-France sont les régions les plus touchées.
Les tumeurs malignes sont la première cause des décès prématurés
Les tumeurs malignes, les morts violentes (accidents, suicides…) et les maladies touchant l’appareil circulatoire constituent les trois causes les plus fréquentes avec respectivement 40,0 %, 14,2 % et 12,4 % des décès prématurés. Sans surprise, l’excès de consommation d’alcool est aussi à l’origine de la mortalité prématurée. D’ailleurs, la France figure toujours parmi les pays les plus consommateurs d’alcool en Europe. Mais les expositions environnementales sont aussi des facteurs à risque. Les concentrations mesurées dans l’air ambiant de nombreux polluants atmosphériques dépassent pour la plupart des villes, les lignes directrices établies par l’OMS en 2005, et les valeurs réglementaires européennes et nationales. En particulier, la pollution par les particules émises par les activités humaines est à l’origine chaque année, d’au moins 48 000 décès prématurés, soit 9 % de la mortalité en France.
“Compte tenu de l’importance de la mortalité prématurée « évitable » en France, identifier les comportements des Français qui contribuent le plus à cette mortalité, afin de réduire son poids, constitue un enjeu majeur de santé publique. Or, le champ des comportements qui ont un impact sur la santé est très large, puisqu’il englobe pratiquement l’ensemble des activités humaines : activité physique, sommeil, alimentation et plus généralement consommation de substances psychoactives, sociabilité. Le niveau d’éducation, les conditions de vie, et en particulier de travail et de logement, la qualité de l’environnement et de l’offre de services (notamment de santé) à proximité des lieux de vie ont également un impact déterminant.”