Pour sanctionner les écarts de conduite des joueurs, l’entraîneur du club allemand du RB Lieipzig a mis en place une « roue de l’infortune« . Ralf Rangnick assure que les résultats sont supérieurs aux sanctions financières.
RB Leipzig coach Ralf Rangnick uses a spinning wheel to decide players punishments when they've broken the rules. The punishments include training in a tutu, mowing the grass at the training ground, and working in the club shop ???? pic.twitter.com/CTVxz8yQTd
— UNILAD Sport (@UNILADFooty) 13 septembre 2018
Généralement, lorsqu’un sportif fait un écart de conduite qui nuit à l’image du club auquel il appartient, la sanction se traduit par une amende proportionnelle à la gravité de la faute. Mais l’ancien entraîneur de Schalke 04 Ralf Hangnick a opté pour une autre solution.
Gonfler les ballons, entraîner les jeunes ou encore faire l’entraînement en tutu
Alors qu’il est coutume de dire qu’une sanction ne fonctionne que si l’on s’attaque au portefeuille, l’entraîneur déclarait récemment au journal Bild que « les amendes sont rarement efficaces ». Alors, il s’est penché sur un nouveau système pour faire régner la discipline dans le club de la Saxe.
C’est ainsi qu’est née cette étrange roue ci-dessus. En cas d’écart de conduite comme un retard à l’entraînement ou l’utilisation intensive du téléphone portable, le joueur en question est « invité » à faire tourner la roue qui décide alors de sa sanction. Cette dernière compte douze châtiments :
- Gonfler les ballons, les amener sur le terrain et les laver : 30 minutes par jour pendant une semaine
- Entraîner une des équipes du club sur son temps libre : 4 heures
- Faire le guide pour les visites du stade : 1 heure
- Jour de chance : pas de punition
- Tondre et s’occuper du terrain d’entraînement : 4 à 6 heures durant la semaine d’entraînement
- Porter un tutu de ballerine durant l’entraînement : 90 minutes
- Préparer les boissons avant l’entraînement et remplir les bouteilles d’eau : 20 minutes par jour pendant une semaine
- Travailler en tant qu’assistant dans la boutique du club : 3 heures
- Servir la nourriture dans la cafeteria du club et nettoyer les tables : 30 minutes par jour
- Travailler comme assistant, s’occuper des maillots sales et aider au lavage des chaussures : 30 minutes par jour
- Aider au chargement du bus les jours de matches à l’extérieur : environ 1 heure et demie par jour
- Trouver des petits cadeaux pour les 60 membres du staff
Dernièrement, Jean-Kévin Augustin, international français, s’est mis en évidence en ayant refusé sa sélection en équipe de France. Cette fois, le club de la Saxe a préféré, plutôt que de lui faire tourner la roue, le laisser au repos. De son côté, Papy Djilibodji, défenseur passé par Nantes, a lui été licencié pour être revenu 72 jours en retard à l’entraînement.
Un exemple pour l’entreprise ?
Les clubs de football sont souvent considérés comme de petites entreprises. Alors, est-il possible d’exporter ce système de sanctions dans le secteur public et privé ? En théorie non car si ces sanctions paraissent plutôt légères, elles peuvent être assimilées à une humiliation publique donnant lieu à un procès aux prud’hommes.
Par ailleurs, le code du travail interdit toute forme de sanction ou d’amende à caractère financier (l.1331-2 c.trav). Cependant, des retenues sur salaire en cas absences répétées ou injustifiées peuvent être pratiquées. De même, l’employeur peut avoir recours à la suppression de primes ou la diminution de la rémunération en cas de rétrogradation, de mutation ou si la rémunération est inhérente au rendement.
Le code du travail explique aussi que les sanctions doivent être proportionnelles à la faute. Autrement dit, « une roue » arbitraire ne peut décider pour l’employeur de la sanction à appliquer.
Enfin, il existe cinq sanctions : l’avertissement ou le blâme, la mise à pied, la mutation, la rétrogradation et le licenciement.
Il n’y a donc aucune chance de voir un salarié être puni et contraint de faire les cafés du service pendant une demi-journée, ou encore de devoir travailler en tutu.