Le RSI doit-il se dissoudre dans le régime général?
On le sait, depuis 1948 et le refus des indépendants d’intégrer le régime général, le gouvernement profond (et son obsession de transformer la protection sociale en jardin à la française) attend patiemment son heure. Après avoir, sous l’impulsion des conseillers d’Etat Bas et Dutreil, parés d’habits ministériels, imposé le regroupement des caisses autonomes d’indépendants dans un régime unique (le fameux RSI) mal préparé et aux effets cataclysmiques, les mêmes hauts fonctionnaires, serviteurs zélés du gouvernement profond, préparent aujourd’hui l’absorption du RSI par le régime général. Cette technique s’appelle le “curiaçage” de l’ennemi: on étale la procédure sur plusieurs années et plusieurs étapes pour la rendre plus acceptable.
Dans cette stratégie collective, la DREES, l’un des services statistiques du ministère des Affaires Sociales, vient d’apporter sa pierre.
La DREES et son étude pro-régime universel
Ainsi, la DREES publie cette semaine une étude stupéfiante qu’elle a résumé par un titre choc:
Indépendants et salariés du privé : une vision concordante du système de protection sociale
En prenant le temps de lire l’étude qui étaie ce titre (démarche de libre examen que nous recommandons à tous les journalistes encartés qui se sont contentés de reprendre le titre officiel sans interroger l’étude), on en reste pantois. Aucun élément ne permet en effet d’en arriver à cette conclusion.
Dans la pratique, cette étude ne repose que sur un échantillon de 3.000 personnes, ce qui ouvre la porte à de vraies marges d’erreur. Surtout, les questions posées à la population sondée n’a rien à voir avec la conclusion qui en est tirée.
En voici le résumé:
Ou encore:
Comment peut-on, à partir de questions posées sur le RSA (qui ne fait pas partie de la protection sociale) ou sur l’allocation-chômage, inférer que les indépendants ont les mêmes visées, sur la protection sociale, que les salariés?
L’étude que la DREES aurait dû faire
Les entrepreneurs savent tous que les seules questions à poser dans ce genre d’étude portent sur le bien-fondé du RSI et de son monopole. Mais la DREES a subtilement évité de poser le sujet et de donner la parole aux entrepreneurs sur une question qui les intéresse au plus haut point.
Rappelons que plusieurs dizaines de milliers d’entrepreneurs sont entrés en rébellion en quittant illégalement le RSI. Mais ce sujet-là, la propagande officielle le supprime des photos de groupe, façon Pravda.